ROSALIE

Rosalie est une jeune femme dans la France de 1870, mais ce n’est pas une jeune femme « comme les autres »: elle cache un secret: depuis sa naissance, son visage et son corps sont recouverts de poils. Elle est ce qu’on appelle une femme à barbe, mais n’a jamais voulu devenir un vulgaire phénomène de foire. De peur d’être rejetée, elle a toujours été obligée de se raser. Jusqu’au jour où Abel, un tenancier de café acculé de dettes, l’épouse pour sa dot, sans connaitre ce secret…

Le premier long métrage de la réalisatrice italienne Stéphanie Di Giusto, La Danseuse, sorte de faux biopic singulier sur Loie Fuller, avait connu un joli succès en 2016. Pour son second opus, elle situe son histoire dans la France d’après la guerre de 1870 et raconte le destin de Rosalie, une « femme à barbe » tentant de faire accepter sa différence aux habitants d’un village reculé où elle s’est mariée. Cette chronique d’époque, en costumes, bénéficie d’une mise en scène soignée, un peu académique mais à la beauté particulière, à l’image de son héroïne. Ce plaidoyer pour la tolérance résonne évidemment avec notre époque actuelle et l’émancipation féminine prend une place cruciale dans le récit: d’ailleurs, le scénario manque peut être un peu d’enjeux, en dehors de l’évolution de Rosalie qui doit affronter évidemment l’hostilité et l’agressivité générales. Le film est l’exact opposé du Mari de la femme à barbe de Marco Ferreri (sorti en 1964) dans lequel l’époux voulait exploiter sa femme et sa singularité pour gagner de l’argent, alors qu’elle vivait très mal ce qu’elle considère comme un complexe majeur. Ici, Rosalie assume fièrement ce qu’elle est, propose d’attirer les curieux pour renflouer les caisses du café de son mari et se heurte à la méchanceté ambiante. Stéphanie Di Giusto émeut par sa description pudique et refuse à la fois le sensationnalisme et le mélodrame facile.

Le casting comprend Benoit Magimel en époux inquiet et intrigué (toujours très bon), Benjamin Biolay antipathique à souhait dans le personnage du maire, Guillaume Gouix s’impose dans un second rôle de villageois « primaire ». Mais la valeur ajoutée revient entièrement à Nadia Tereszkiewicz, la jeune actrice des Amandiers et de Mon Crime, qui porte à bout de bras ce très beau rôle complexe, lumineuse et d’autant plus crédible qu’elle n’est pas encore assez « connue » pour être identifiée à trop de films passés. Une compassion, voire une empathie totale envers son héroïne, éclate dans la quasi totalité des séquences et Rosalie donne bien sûr envie de suivre de près cette réalisatrice.

ANNEE DE PRODUCTION 2024.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Drame d'époque sur une femme assumant entièrement sa différence. Deuxième film de Stéphanie Di Giusto plutôt réussi, même si son scénario accuse de petites faiblesses. Nadia Tereszkiewicz confirme son talent naissant.

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