SOUPCONS

Lina McKinlaw, fille d’un riche général en retraite, rencontre et épouse (très vite) le séduisant John Aysgart, un play boy joeur et dépensier. Contre l’avis de ses parents. Leur voyage de noces les conduit à Monte Carlo, Venise et Paris, mais de retour en Angleterre, John loue une somptueuse maison, en avouant peu après à Lina qu’il n’a pas d’argent et qu’il est lourdement endetté…

A peine un an après Rebecca, Alfred Hitchcock rempile avec ce second film américain et reprenant au passage son actrice Joan Fontaine pour une nouvelle collaboration. Soupçons met en scène un couple fraichement marié qui va très vite se « fissurer » à force de mensonges, de dissimulations et de secrets que le mari tente de cacher à sa femme. Celle ci commence à sérieusement se poser des questions, sans avoir la certitude qu’elle a épousé un escroc, voire pire! Le scénario joue beaucoup de l’ambiguité des rapports de couples, des non dits, et se veut suffisamment mystérieux pour entretenir la « vérité » sur la personnalité de cet époux, en apparence charmant et amoureux. Hitchcock utilise son habituel sens du suspense pour alimenter le doute (dans l’esprit de l’héroïne autant que chez le spectateur), et les révélations nous parviennent au compte gouttes au détour d’un dialogue ou d’une séquence, révélant de plus en plus la duplicité du personnage masculin. Avec sa réalisation futée, bien que moins « expressive » ou virtuose que dans ses futures grandes oeuvres des années 50, Sir Alfred brouille les pistes, joue avec le vrai et le faux, et marche sur un fil: celui de la frontière entre le manque de confiance et la paranoïa totale. La fausse tranquillité des décors de la campagne anglaise accrédite la « certitude » que l’on se trouve sûrement dans une intrigue inquiétante, même si elle n’est jamais purement policière.

Le cinéaste anglais redirige donc Joan Fontaine, cette fois en femme dévorée par une méfiance inconfortable, et qu’elle joue de manière plus subtile et moins « gauche » que dans Rebecca (Oscar pour elle!). Et il travaille pour la toute première fois avec Cary Grant, en dandy à double visage, très à l’aise dans ce rôle. Leur entente aboutira à trois autres collaborations fameuses. Hitch fait monter la pression dans un ultime quart d’heure très malin, avec en point d’orgue une séquence dans laquelle un simple verre de lait (empoisonné ou pas?) hante encore l’imaginaire des cinéphiles. Si Soupçons ne figure pas dans la liste des Hitchcock immanquables, il mérite de toutes façons une considération certaine.

ANNEE DE PRODUCTION 1941.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Deuxième opus US d'Hitchcock avec cette intrigue trouble, dans laquelle une femme accuse son mari de lui mentir sur tout. Joan Fontaine et Cary Grant se complètent assez bien. Un bon film, sans atteindre les sommets de génie que le cinéaste offrira plus tard.

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