Démos, un grec ténébreux à la sexualité débordante, passe ses étés sur les plages d’Athènes avec son ami de longue date, Nikitas. Ensemble, ils tentent d’écrire un scénario inspiré de leur vie tumultueuse. Démos vient tout juste de se séparer de son homme, Panos, dont il a récupéré le chien, Carmen…
Venu de Grèce, ce long métrage de Zacharias Mavroedis essaie avec les meilleures intentions du monde de s’éloigner des comédies gays qui recyclent des clichés éculés sur la communauté pour proposer une sorte de conte joyeusement enlevé où l’amitié masculine (l’un est acteur, l’autre réalisateur) occupe une place centrale. Le film est également une méditation sur le processus de création, puisque les deux personnages se servent de leur vécu et de leurs expériences amoureuses et sexuelles pour écrire ce qui devrait devenir leur film en commun. Le ton facétieux et le comique plutôt subtil emmènent The Summer dans des contrées assez originales pour une oeuvre queer: certes, il y a quelques scènes de sexe débridées et une séquence « chantée » (presque indispensable dans l’univers gay), toutefois le reste s’articule autour de dialogues et de réflexions sur la difficulté d’assumer ses choix, sur les rêves de succès, sur les ambitions artistiques de deux hommes pas vraiment encore installés dans leur vocation. Et puis, il y ce chien, Carmen, qui semble être le témoin à quatre pattes du héros en pleine rupture amoureuse, à la fois obsédé à l’idée de séduire tout ce qui bouge et de mener une existence de couple traditionnel. Baignées par un soleil permanent, les images sentent les vacances et le grand air. Si l’ennui ne vient pas vraiment s’immiscer, l’intérêt que l’on prend à ce récit s’émousse progressivement, certainement par manque d’enjeux réels.
La vraie très bonne raison de se laisser tenter se trouve dans la découverte de l’acteur Yorgos Tsiantoulas, dont c’est le galop d’essai au cinéma. Son physique de Dieu grec, absolument parfait, est déjà un plaisir non négligeable pour les yeux. En prime, son jeu ne souffre pas trop d’approximations. Au fond, ce qui sort des sentiers battus dans cette chronique estivale, c’est sa sincérité et son autodérision relativement inédites dans ce type de productions, hormis sans doute chez Almodovar à qui on pense parfois. Imparfait, mais pas de quoi nous priver de sa fraicheur.
ANNEE DE PRODUCTION 2024.
