Aline Morel a perdu son fils de 17 ans, tué dans une rixe de quartier par un autre ado à peine plus âgé que lui. Ce dernier est condamné à 9 ans de prison. Mais à peine cinq ans plus tard, il est déjà en liberté conditionnelle. Aline le recroise par hasard, sa haine est telle qu’elle échafaude un plan pour se venger de sa perte irréparable…
Sylvie Audcoeur est une jeune réalisatrice et signe là son tout premier long métrage de fiction. Une Mère a l’ambition de raconter à la fois une vengeance et une résilience, un pari risqué que la cinéaste en herbe ne parvient pas réellement à tenir. D’abord par sa narration, approximative et aux tournures invraisemblables, ensuite par sa mise en scène, banale pour ne pas dire plate, et enfin par une intrigue cousue de fil blanc, à laquelle on croit difficilement dès le départ. La trame du film rappelle beaucoup l’excellent Que la Bête Meure (la vengeance d’un parent détruit par la mort de son fils traque l’assassin pour l’empoisonner à la mort aux rats!), sauf qu’ici le génie et la maitrise de Chabrol manque cruellement. Si l’on suit sans déplaisir le déroulement du récit, on n’est pas non plus impliqué par les enjeux à venir: jusqu’où cette mère va t’elle mener son projet? Comment sa proie va t’elle réagir?
A partir de là, reste plus qu’à se raccrocher aux interprètes, et fort heureusement, c’est Karin Viard qui incarne cette maman vengeresse et infiniment blessée avec une belle conviction, comme très souvent. Dans ce drame plus que moyen, elle donne toute son intensité, le problème est que le film ne la mérite pas. Elle sauve de peu l’entreprise, mais devrait veiller à ses choix de carrière, pour ne pas tourner trop et mal. Son jeune partenaire, Darren Muselet, ne démérite pas face à elle, même si son personnage n’est pas assez nuancé. Un « téléfilm » correct, tout au plus!
ANNEE DE PRODUCTION 2022.