A New York un grand PDG et sa femme sont attaqués et sauvagement assassinés. En charge de l’affaire, l’inspecteur Dewey Wilson retrouve des poils d’animaux sur chacun des corps et pense avoir affaire à une horde de loups garous. Chaperonné par une psychologue Rebecca Neff, il accumule les éléments pour résoudre le mystère, alors que les meurtres continuent dans toute la ville…
L’année 1981 fut celle des loups garous dans le cinéma d’horreur, entre le Hurlements de Joe Dante et Le Loup Garou de Londres de Landis, et puis avec ce Wolfen signé d’un réalisateur beaucoup moins prestigieux, Michael Waldleigh. L’action se situe à New York, entre le Bronx et le centre de Manhattan et une série de morts violentes non élucidées ont lieu. Hormis un démarrage sous tension et dix premières minutes placées sous le signe de l’horreur, le film ressemble davantage ensuite à une longue enquête policière où il est finalement peu question de loup garous. Waldeigh joue la carte de la suggestion à fond la caisse, ne montrant jamais les créatures, tout au plus en disséminant des indices de leur présence. Ce parti pris de ne rien montrer est judicieux pour alimenter le suspense, d’autant que le traitement plastique témoigne d’une certaine originalité et crée une ambiance anxiogène: les nombreuses séquences en caméra subjective de la course des loups dans les rues de New York font partager le point de vue de l’animal. Quelques longueurs cassent un brin le rythme lancinant du récit qui dérive étonnamment vers des thèmes inattendus: l’urbanisme moderne, la défense des territoires et même la génocide des indiens (!!). Bref, Waldeigh ne manque pas d’ambitions, cette surabondance de sujets finissant néanmoins par altérer notre attention.
Dans les vingt dernières minutes, l’action reprend le dessus et les loups font enfin leur apparition, menaçants et féroces. En inspecteur de police déterminé à clore son enquête, Albert Finney retrouve un registre qu’il avait expérimenté avec le personnage d’Hercule Poirot, l’humour et le flegme britannique en moins. Sa partenaire, Diane Venora, aux faux airs de Jessica Lange, ne marque pas spécialement tant son jeu reste limité. L’échec au box office de Wolfen s’explique en partie par l’aspect sociologique et même philosophique qu’il possède, les amateurs d’horreur pure ont jugé que les frissons et le gore faisaient trop défaut à ce film atypique.
ANNEE DE PRODUCTION 1981.