BARRY LYNDON

En Prusse, au début de la guerre de Sept Ans, un voyou irlandais conquiert le cœur d’une riche veuve et assume la position de son mari mort.

Ce dixième long métrage de Stanley Kubrick vient juste après le choc mondial provoqué par Orange Mécanique, et une fois encore il s’agit d’une adaptation d’un roman, écrit par Thackeray, véritable récit picaresque contant les tribulations d’un parvenu irlandais bien décidé à se faire un nom pour obtenir un statut enviable. Kubrick surprit tout le monde par sa faculté à signer une oeuvre d’un romanesque aussi puissant et il faut dire qu’il mit tout son perfectionnisme dans l’élaboration de ce film: décors et costumes d’époque très soignés, reconstitution du XVIIIème siècle aussi précise que possible et surtout une photographie absolument magistrale! S’inspirant de tableaux de maitre, l’auteur de Shining fit éclairer la plupart des séquences à la bougie ou à la lumière naturelle du jour donnant une splendeur hiératique à des plans pensés au millimètre près, le directeur de la photographie John Alcott atteint une perfection jusque là inégalée. Au delà de cette maitrise formelle tout à fait frappante, Kubrick s’attache à décrire le parcours d’un homme rongé par l’ambition et la cupidité, écrasant tout sur son passage, telle une machine de guerre. Cette réflexion sur la vanité humaine étant un des thèmes phares de sa carrière, il déploie tout son sens du récit pour montrer d’abord une ascension fulgurante, puis une chute progressive de son héros vers des abîmes tout aussi terribles. Sur près de trois heures, l’intrigue brasse aussi bien des scènes de bataille, des duels, des remous politiques et diplomatiques et bien entendu les hauts et les bas d’une existence amoureuse chaotique. La distanciation ressentie par la présence importante d’une voix off racontant le déroulement des événements, ainsi qu’une sensation de longueurs dans la mise en scène firent de Barry Lyndon un film trop sous estimé.

Pourtant, que d’indiscutables qualités n’ont de cesse de forcer notre admiration: les morceaux musicaux de Schubert, Bach ou Haendel notamment, l’interprétation habitée de Ryan O’Neal (beaucoup plus complexe que son jeu fade de Love Story), la troublante beauté de Marisa Berenson en Lady Lyndon dont le faciès livide imprime l’image comme nulle autre, et les mythiques plans rappelant les peintures des maitres de l’époque comme Watteau, Gainsborough ou Stubbs. Tout n’est que raffinement, noblesse, émerveillement! Récompensé par 4 Oscars techniques, Barry Lyndon s’est encore bonifié avec le temps, universellement plébiscité (par la critique et par un large public, alors qu’il connut à sa sortie un certain échec financier). Il n’est pas exagéré d’affirmer qu’il est juste un des plus beaux films du monde.

ANNEE DE PRODUCTION 1975.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Le génie de Kubrick adapte le roman de Thackeray et accouche d'une oeuvre romanesque splendide, aux images sublimes. Ryan O'Neal et Marisa Berenson inoubliables. Un joyau cinématographique d'exception.

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