AccueilCritiquesDrameMA SAISON PREFEREE

MA SAISON PREFEREE

Emilie et Antoine sont frère et soeur, habitent tous deux Toulouse et sa région, mais ne se voient guère. Ils ont des rapports complexes. Un Noêl, ils sont pourtant réunis autour de leur mère, Berthe, assez âgée, qui vit chez Emilie, suite à un malaise récent. Elle ne se sent pas à l’aise chez cette famille bourgeoise. C’est l’occasion pour Emilie et Antoine de refaire le point sur leur existence, de dénouer une relation passée qui était fusionnelle…

Sur le papier et en apparence, le pitch semble se focaliser sur l’histoire « simple » d’un frère et d’une soeur, réunis autour de leur mère malade, tirant un bilan sur leur situation familiale. C’est évidemment sans compter sur l’extraordinaire talent de conteur d’André Téchiné qui développe les liens étroits de tous ces personnages cachés chacun derrière leurs meurtrissures, leurs non dits, leur fierté mal placée. Son scénario met à jour les sentiments les plus enfouis, l’ambiguité des rapports frère/soeur, les vérités les plus difficiles à exprimer, et son film se transforme en drame ténu et puissant sur une famille en crise. Par petites touches successives et surtout par la grâce d’une écriture d’une sensibilité extrême, Téchiné capte aussi avec l’aide de sa caméra ce qui se terre derrière les regards, les visages de ces protagonistes cabossés par la vie, ne sachant plus se parler, et handicapés dans leur amour mutuel. Bien sûr, le déclencheur principal réside dans l’état de santé vacillant de cette mère qu’ils aiment mais dont ils ne savent comment s’occuper correctement et cela révèle en eux le vide qu’ils ont laissé s’installer dans leur lien. Entre le vertige de se retrouver et la douleur de se séparer, vont ils mesurer leur juste place dans ce monde? Ma Saison Préférée recèle quelques moments plus légers (la très belle séquence du déjeuner sur le balcon surplombant la Garonne) et puis une gravité s’installe, tenace, nous rappelant la fugacité de la vie…

Merveilleusement interprété par un trio de choix, le film voit Marthe Villalonga « éclater » dans un rôle sombre de vieille dame arrivée à l’hiver de son existence (elle est formidable), et elle donne la réplique à deux grands, réunis pour la première fois ensemble: Catherine Deneuve et Daniel Auteuil. Deneuve, dirigée pour la troisième fois par Téchiné, après Hôtel des Amériques et Le Lieu du Crime affiche une maturité de jeu étonnante, son visage se défaisant progressivement de tout artifice pour apparaitre dans toute sa beauté naturelle. Quant à Auteuil, il est enrichi de ses récentes compositions chez Claude Sautet et trouve dans ce frère malhabile un de ses rôles les plus profonds. Un des meilleurs films de l’auteur de Barocco, où l’évocation de l’enfance perdue et du temps qui passe nous bouleversent sans en avoir l’air.

ANNEE DE PRODUCTION 1993.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Une réussite majeure dans la filmo de Téchiné: sensible tout le temps, profond et émouvant, ce drame familial nous cueille aussi par son trio d'acteus hors pair, dont Deneuve est la pièce maitresse.

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