OUT OF AFRICA

Après une déception amoureuse, la jeune Danoise Karen décide de se marier au Baron Blixen et de s’embarquer pour l’Afrique. Vite délaissée par son époux volage, elle se consacre à la culture des caféiers et fait figure de pionnière. Son amitié pour l’aventurier Denys Fynch Hatton se transforme en amour, mais elle peine à retenir cet homme épris de liberté..

En adaptant le récit autobiographique de Karen Blixen intitulé Une ferme africaine, le réalisateur américain Sydney Pollack signe un des plus grands films romanesques qu’Hollywood ait tourné ces quatre dernières décennies. Magnifiant une histoire vraie par le biais d’un scénario intelligent et dense, il propose à la fois une invitation au voyage, une réflexion sur le déracinement et le portrait d’une femme indépendante et menant de front  à la fois sa plantation de café et sa vie sentimentale agitée. Out Of Africa étreint aussi le coeur par son récit d’amour impossible, aux accents tragiques, conté comme un mélodrame classique, à la force d’évocation rappelant les meilleurs films de Douglas Sirk. Par une mise en scène ample et étudiée au cordeau, Pollack nous offre une aventure africaine sur fond de réquisitoire anticolonnialiste dans les décors naturels époustouflants du Kenya, l’occasion d’admirer des images d’une beauté à couper le souffle, avec en prime la musique inoubliable de John Barry pour sublimer l’ensemble. On ne compte plus les séquences légendaires (le prologue sur la voix off de Karen « J’avais une ferme en Afrique », le baptême de l’air en hydravion au dessus des paysages remplis d’animaux sauvages, le gramophone jouant le Concerto pour clarinette de Mozart en pleine brousse, le final déchirant, etc…) et aussi la faculté de l’auteur de Nos plus belles années à capter les regards, les silences, les plans de bivouac, la brise légère à l’aube, la fuite du bonheur… Une harmonie miraculeuse semble habiter cette oeuvre touchée par la grâce et la magie du cinéma opère à plein régime.

En guise de cerise sur le gâteau, le couple glamour formé par Robert Redford et Meryl Streep n’a pas cessé de nourrir l’imaginaire romantique des coeurs les plus endurcis. Lui, parfait dans son rôle d’aventurier insaisissable, elle magistrale en baronne danoise tombée en pamoison pour un pays qu’elle adopte peu à peu et folle d’un homme qu’elle voudrait ne garder que pour elle, dans son incessante quête d’amour. Si Out of Africa tutoie ainsi les étoiles et a remporté pas moins de 7 Oscars (Meilleur Film et Réalisateur notamment), c’est certainement parce qu’il décrit au plus près ce à quoi une vie d’homme (et ici de femme) se résume: à quelques joies éphémères très vite effacées par d’inoubliables chagrins. Et ce constat est aussi triste que beau. Beau à pleurer.

ANNEE DE PRODUCTION 1985.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Attention chef d'oeuvre! Sur les souvenirs de Karen Blixen, Pollack réalise son plus beau film. Un mélodrame déchirant sur une femme à la fois forte et fragile, superbement incarnée par Meryl Streep. Une réussite totale.

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