PRISCILLA

Lorsque l’adolescente Priscilla Beaulieu rencontre Elvis Presley lors d’une soirée, l’homme est déjà une vedette fulgurante du rock n’roll, idolâtrée par des milliers de jeunes filles. Leur couple s’officialise deux ans plus tard, Priscilla venant s’installer à Graceland et menant une vie dorée, très encadrée par les proches du chanteur. Souvent absent, Elvis la laisse seule, insatisfaite et triste. Quand il rentre, elle doit se plier aux envies de ce compagnon assez fuyant…

Il y a deux ans, le biopic Elvis mettait en avant la carrière du célèbre chanteur, ses rapports houleux avec son producteur et ses addictions à la drogue et à l’alcool, sans se pencher outre mesure sur la sphère privée et ses « frasques » amoureuses. Cette fois, Priscilla relate le point de vue de sa seule épouse, d’après les mémoires de cette dernière, mises en images par Sofia Coppola. La réalisatrice de Marie Antoinette a sans doute vu dans cette destinée une façon de traiter ses thèmes favoris: l’adolescence, la perte de l’innocence, le vague à l’âme typiquement féminin. Hélas, d’entrée de jeu, son film manque sérieusement d’enjeux, par la faute d’un scénario balisé, couru d’avance, où les péripéties sont rares et les surprises quasi absentes. Nous « suivons » la fascination et surtout la passivité de cette héroïne des sixties avec plus d’ennui poli que de passion véritable, tant tout participe à un sentiment de pesanteur. La mise en scène lancinante ne rend pas compte, comme on aurait pu s’y attendre, à une variation pertinente sur le quotidien de cette femme au foyer, subissant davantage les méfaits de la célébrité de son illustre mari et ne trouvant évidemment pas sa place dans leur couple. Sofia Coppola filme (encore) la solitude, l’ennui, et les apparences ( certaines séquences ressemblant à des publicités pour des produits tels que les bijoux, les sacs à mains, les petites robes de l’époque), cette fois sans parvenir à nous toucher… plutôt à nous endormir!

Il est fort étonnant que la cinéaste assez douée habituellement pour créer des ambiances soit à ce point dépourvue d’audace pour raconter l’histoire de Miss Presley (ou bien a t’elle dû à se plier aux exigences de la Dame, également productrice du film!). Du côté de l’interprétation, la jeune Cailee Spaeny, incarne le rôle titre avec mollesse et la Coupe Volpi qu’elle a remporté à la dernière Mostra de Venise reste un insondable mystère. Son partenaire, Jacob Elordi, campe un Elvis peu sympathique, avec davantage d’aisance, mais sans rien révolutionner non plus. Une déception pour celle qui accoucha jadis de l’envoûtant Lost In Translation.

ANNEE DE PRODUCTION 2024.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Un "biopic" dramatique sur la vie et le couple Priscilla/Elvis Presley. Sofia Coppola nous endort un peu avec son style languissant et surtout un récit atone. Les acteurs ne sont pas formidables non plus.

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