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BAD LIEUTENANT

Un lieutenant de police new yorkais, marié et père de famille, ne résiste pas à ses penchants pour tous les vices que sa fonction semble lui autoriser: les tentations quotidiennes sont très nombreuses. L’horreur et le mal y sont banalisés, surtout lorsqu’il s’agit de « petite délinquance ». Un jour, on lui confie une enquête sur le double viol d’une religieuse…

L’enfant terrible du cinéma underground américain, Abel Ferrara, a depuis ses débuts avec Driller Killer et L’Ange de la vengeance, tirer le portrait de marginaux, d’êtres à la dérive, pris dans une violence infernale, ou eux mêmes victimes de leurs penchants destructeurs. Pourtant, avec Bad Lieutenant, il passe encore un cap supérieur, en décrivant un policier dépravé, drogué jusqu’à la moëlle, corrompu de toutes parts, cédant à ses pires addictions (alcool, substances en tous genres), allant jusqu’à se perdre totalement dans une voie sans retour. Cette descente en enfer, écrite par le collaborateur attitré de Ferrara, Nicholas St John, explore les recoins les plus sombres de l’âme humaine, dans les bas fonds d’un New York hyper glauque, au milieu d’une police véreuse, cherchant à peine à rendre la justice. La rédemption que croit trouver le personnage principal en s’occupant d’une affaire de viol sur une bonne soeur n’est qu’une manière de se bercer d’illusions dans une inexorable autodestruction. Ferrara met le paquet avec sa réalisation poisseuse, frontale, nous faisant partager la pourriture morale et environnementale. Film choc aux séquences parfois éprouvantes, Bad Lieutenant ne cède devant aucun compromis, n’enjolive rien, et surtout ne se range pas du côté du « happy end » américain de rigueur. La dimension brute et cruelle du film n’a certes que du sordide à offrir, mais au moins, il est assumé et effraie par un réalisme rarement vu.

Dans le rôle du flic à la ramasse totale, un acteur beaucoup vu chez Scorsese et qui trouve là un de ses personnages les plus tortueux: Harvey Keitel, poussé très loin dans ses retranchements, livre une grande performance, dont on a pu même dire qu’elle n’était pas entièrement « jouée » (le comédien prend réellement des doses d’héroïne et de cocaïne quand Ferrara crie Moteur!), une façon extrême comme une autre de mettre en pratique les préceptes de l’Actor’s Studio! Quelques mois après, il obtiendra dans la foulée deux superbes rôles en cadeau de consécration: celui de La Leçon de Piano et de nouveau sous la direction de Ferrara avec Snake Eyes. Bad Lieutenant demeure à ce jour l’opus le plus abouti du cinéaste maudit et certainement son plus malaisant.

ANNEE DE PRODUCTION 1993.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Un oeuvre dérangeante et malsaine sur un policier en proie à ses démons et sous l'emprise de toutes les drogues possible. Ferrara effectue un travail de mise en scène admirable. Harvey Keitel est habité par son rôle et n'a sans doute jamais été aussi bon.

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Un oeuvre dérangeante et malsaine sur un policier en proie à ses démons et sous l'emprise de toutes les drogues possible. Ferrara effectue un travail de mise en scène admirable. Harvey Keitel est habité par son rôle et n'a sans doute jamais été aussi bon. BAD LIEUTENANT