LA VIPERE

En 1900, en Louisiane, la femme d’un banquier tente de briser le mariage entre sa fille et un jeune idéaliste pour la contraindre à faire un mariage de raison. Son mari refuse de la suivre dans ses manigances et de lui prêter l’argent nécessaire.

La fameuse Vipère du titre, c’est Regina Giddens, une riche héritière au bord de la faillite financière et morale. Une femme sans aucun scrupule, vénale et calculatrice qu’aucun sentiment de bonté ne semble pouvoir atteindre! Imaginée par la romancière Lilian Hellman qui en tira une pièce et c’est William Wyler qui fût choisi pour en faire l’adaptation sur grand écran. Wyler, très méthodique dans ses mises en scènes, s’attache à restituer le texte originel sans le dénaturer et prend le parti d’une esthétique « début du XXe siècle », y apposant un côté théâtral marqué, que l’on peut aujourd’hui trouver vieillot. Il n’empêche que le soin apporté au décor de cette maison participe au sentiment d’étouffement ressenti devant les magouilles d’argent auxquelles se livrent cette famille richissime, faisant leur beurre sur le dos des pauvres et des Noirs. Wyler perfectionne ses cadrages et ses prises de vues, dissèque les caractères de la fille, des frères cupides et bien entendu de cette mère « abominable ». Le drame longtemps contenu va livrer ses plus terribles séquences dans une seconde partie, sûrement plus percutante et un peu moins « bavarde ». La Vipère traite autant de l’avènement du capitalisme moderne que de la lutte des femmes pour se faire une place dans ce monde nouveau qui s’annonce. Ce huis clos austère (bien que passionnant) apporte un rôle de pure garce à l’actrice fétiche de Wyler, Bette Davis, qu’il a déjà précédemment dirigée dans L’Insoumise et dans le remarquable film noir, La Lettre.

Odieusement vénale, salope sans la moindre circonstance atténuante et prête à laisser mourir son mari sous ses yeux sans lever le petit doigt, cette Régina était un écrin idéal pour Davis, friande de jouer les méchantes avec délectation et personne ne savait les interpréter avec autant de précision machiavélique. A l’opposé, sa fille incarnée par la douce Teresa Wright (qu’Hitchcock embauchera pour L’Ombre d’un doute), semble presque « nunuche », alors qu’elle est simplement animé de sentiments « sains » et « bons ». Dans le rôle du mari malade et affaibli, Herbert Marshall reprend peu ou prou son personnage d’époux trompé de La Lettre. Ce film d’une noirceur rare, amoral à souhait, n’était pas le lot habituel du Studio Warner: c’est aussi ce qui en fait sa valeur intacte.

ANNEE DE PRODUCTION 1941.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Etude psychologique d'une famille pourrie par l'argent et les magouilles. Un texte touffu de Lilian Hellman sur une réalisation aux petits oignons de Wyler. Bette Davis fulgurante dans un de ses rôles de garce totale.

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