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LE GARCON AUX CHEVEUX VERTS

Dans un commissariat, un jeune orphelin Peter Fry raconte au Dr Evans comment, recueilli par un vieux cabot, Gramp, il a vu ses cheveux devenir verts du jour au lendemain. Très vite, l’amusement fait place à l’hostilité et à l’école, le garçon est victime de rejet. Il s’enfuit dans une forêt, où lui apparaissent des orphelins de guerre qui envient sa chevelure, signifiant l’espoir selon eux…

Formé au théâtre de Brecht dont il gardera toute sa vie une influence majeure, Joseph Losey se vit confier la réalisation de son premier long métrage par le studio RKO et signa donc ce Garçon aux Cheveux Verts. Cette fable cruelle sur l’intolérance, le racisme et la peur de la différence arriva sur les écrans en des temps récemment troublés, à savoir l’après second conflit mondial, et son message humaniste courageux marqua durablement les esprits. Aujourd’hui, la démonstration semblera sans doute un peu appuyée, le scénario un brin « naïf » , pourtant Losey pointait du doigt le rejet de l’autre, les réactions hostiles à ce « qui ne rentre pas dans la normalité » et son message résonne bien sûr toujours à notre époque. Sa vision de l’enfance s’avère juste et il transforme son jeune héros en étendard d’une situation obsolète, posant au passage la question suivante: qu’est ce qu’être un orphelin de guerre? Surtout quand on vous a caché la véritable raison du décès de vos parents. Losey évoque la différence avec une certaine poésie, grâce aussi au très joli Technicolor employé et faisant d’autant plus ressortir le vert éclatant des cheveux de Peter, comme pour focaliser notre oeil sur ce simple fait. En cinéaste épris de justice, il interroge notre capacité à ne pas juger, accepter ce qui ne nous ressemble pas, à montrer combien la singularité peut vaincre du conformisme.

Ironie du sort, Losey lui même sera, quelques années après, victime du rejet et accusé de sympathies communistes par la Commission des Activités anti américaines, l’obligeant à s’exiler en Europe. Dans le rôle du garçonnet, Dean Stockwell fait ses gammes d’acteur aux portes de l’adolescence et sa bouille autant que ses larmes bouleversent par leur véracité. Le procès en sentimentalisme forcé que l’on a pu faire à cette oeuvre vient aussi du fait que l’histoire est racontée par la voix de l’enfant et donc qu’elle en accentue l’aspect « exagéré ». En tout cas, ce drame allégorique, assumant sa part d’onirisme, conserve une force unique et annonce la naissance d’un réalisateur prometteur.

ANNEE DE PRODUCTION 1948.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Entrée en cinéma pour Losey avec ce conte/pamphlet contre la discrimination. Récit candide mais sincère et encore actuel. Les débuts de Dean Stockwell.

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