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LA LECON DE PIANO

Nouvelle Zélande au 19e siècle, Ada, une jeune femme muette a deux passions: sa fillette de neuf ans et son piano. Elle s’apprête à partager la vie d’un homme au fin fond d’un bush. A son arrivée, le futur mari refuse son bien le plus précieux (son piano) qui est vendu à un voisin George Baines. Ne pouvant se résigner à cette perte, Ada accepte le marché que lui propose ce dernier: regagner le piano, touche par touche, en se soumettant à ses désirs…

Après Sweetie et Un Ange à ma table, le troisième opus de la réalisatrice australienne Jane Campion a largement confirmé son assurance, son style original, sa sensibilité et sa faculté à nous embarquer dans des aventures envoûtantes, se déroulant au bout du monde. Plus précisément en Nouvelle Zélande, où elle imagine ce récit romanesque proche d’Emily Bronté, utilisant une voix off afin de souligner de façon ironique le mutisme de son héroïne, Ada. La réalisation ne cesse d’éblouir avec des images somptueuses d’une nature luxuriante, de plages sauvages et de forêts humides noyées sous des pluies diluviennes, le montage totalement éclaté souligne l’aliénation des personnages dans une parabole haute en couleur sur les périls de la liberté des femmes à s’exprimer. Jane Campion filme par ailleurs des séquences de nudité et d’érotisme avec une sensualité éblouissante, la passion de ces deux êtres miné par la jalousie et la possessivité d’un mari incapable d’éveiller les sens de sa jeune épouse. La Leçon de Piano revendique son ambition de faire du cinéma avec un grand C, mêlant à la fois le fond (le pouvoir de la musique) et la forme (beauté des plans, des costumes d’époque, des paysages). La réalisatrice allie discours féministe moderne et poésie dans un tourbillon vertigineux de précision.

En prime, l’interprétation habitée de Holly Hunter, une actrice vue chez les Frères Cohen, emporte la mise par sa prestation inoubliable. Elle reçut d’ailleurs l’Oscar de la meilleure actrice pour ce très beau rôle de femme muette amoureuse. Ses partenaires ne lui sont nullement inférieurs, autant Sam Neil en époux violent que Harvey Keitel, extraordinaire de présence dans le registre de l’amant passionné. Enfin, comment ne pas évoquer la sublime musique de Michael Nyman, emplissant notre coeur d’un air follement romantique et restant une des BO les plus marquantes du 7e Art? Pour toutes ces raisons et ses autres mille et un secrets enfouis, La Leçon de Piano décrocha aussi la Palme d’Or à Cannes, ex aequo avec Chen Kaige pour Adieu ma concubine. Ce drame lyrique ne prend pas une ride depuis sa sortie il y a 30 ans déjà!

ANNEE DE PRODUCTION 1993.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Du travail d'orfèvre pour ce drame romanesque et infiniment moderne de Jane Campion, jamais aussi inspirée qu'ici. Un rôle en or pour Holly Hunter, fabuleuse héroine muette. une bardée de prix a couronné ce très beau film.

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