LE POISON

Ecrivain raté, Don Birman, n’a pas écrit une ligne depuis des années, malgré le soutien financier de son frère et l’amour de sa compagne, Helen. Il a surtout progressivement glissé dans une addiction terrible: l’alcool. Il rentre dans le cercle infernal de l’autodestruction et veut par tous les moyens parvenir à boire, boire, encore et encore…

En 1944, le scénariste et réalisateur américain Billy Wilder entamait avec Assurance sur la Mort le début d’une longue série de films absolument majeurs que l’on peut presque tous désigner comme des chefs d’oeuvres. Sans la moindre exagération. Le Poison sort juste après la fin de la guerre et détonne par son sujet aussi « impopulaire » que tragique: l’alcoolisme! Wilder va à contre courant d’Hollywood représentant d’habitude les ivrognes sous un angle « comique » et décide de traiter du « problème » frontalement et dans toute sa crudité douloureuse. Qu’est ce qu’être alcoolique au quotidien? Pour Don Birman, son personnage central, c’est ne plus se laver, se raser, aller de bars en bars, cacher des bouteilles dans son appartement, aller jusqu’à voler ou agresser pour trouver l’argent nécessaire à sa consommation, etc… Par un scénario aussi implacable qu’intelligent, Wilder décortique l’enfer mental du « drogué » prêt à tout pour obtenir sa « dose », oubliant sa propre dignité, piétinant ses principes les plus élémentaires, négliger l’amour de ses proches: le récit n’est jamais complaisant tout en ne faisant pas de « cadeaux » à la triste réalité. Sans soins, sans désintoxication, l’homme va se noyer purement et simplement. Enfermant son protagoniste dans son délirium tremens progressif, il ose aussi filmer de nombreuses séquences d’extérieur, dans les rues de New York, comme pour le fondre dans une masse anonyme où plus personne ne peut l’aider à résoudre son mal être. Wilder a pris d’autant plus de risques avec ce film qu’il présente des situations effrayantes et un anti héros « misérable » et perdant, mentant à tout le monde: tout le contraire des personnages reluisants que les studios hollywoodiens voulaient offrir au public!

Pour l’incarner, il choisit avec beaucoup de finesse l’acteur Ray Milland, fascinant en alcoolique obsessionnel et parvenant à nous le rendre aussi perdu que blessé, handicapé même par un manque de confiance en lui insondable. A ses côtés, Jane Wyman, une actrice solide au physique un peu « ordinaire » joue celle qui croit en lui, envers et contre tout, jusqu’au bout du bout! Le Poison n’a rien perdu de sa force tant de décennies après sa sortie, parce que l’alcoolisme reste une maladie faisant toujours des ravages et qu’il est évoqué ici avec un réalisme clinique hallucinant. L’emprise de l’ivresse menant jusqu’aux envies suicidaires est montrée de manière franche, sans le moindre pathos. L’Académie des Oscars ne s’est pas trompé en lui décernant les 4 plus importantes statuettes: Scénario, Acteur pour Milland, Réalisateur pour Wilder et Film.

ANNEE DE PRODUCTION 1946.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Sans le moindre doute, le meilleur film sur l'alcoolisme. Un récit et une mise en scène intelligentes et percutantes de Billy Wilder. Un acteur au top (Ray Milland) . Total: 4 Oscars plus que mérités!

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