LOULOU

Loulou est une jeune fille insouciante et perverse qui mène les hommes selon son caprice. Elle n’a de véritable affection pour son « papa », le vieux renard Schigolch. Elle est sur le point d’épouser le riche docteur Schon, tout en flirtant ouvertement avec le fils de ce dernier, Alwa, éperdument amoureux d’elle. Ecoeuré par son inconduite, Schon la met au défi de se suicider avec un revolver qu’il lui tend et c’est en fait lui qui reçoit le coup de feu… Il est tué sur le coup…

Portrait tragique d’une femme que l’on qualifierait aujourd’hui de « libérée », Loulou est la combinaison de deux pièces de théâtre de Franck Wedekind (L’esprit de la Terre et La Boite de Pandore) que le réalisateur autrichien Wilhelm Pabst cherchait à adapter depuis longtemps et à qui il donne donc vie à la toute fin du cinéma muet. Le film s’inscrit dans le mouvement de réalisme « libertaire » que Pabst avait déjà initié avec La Rue Sans Joie, renonçant à ne faire que de l’expressionnisme, très en vogue à l’époque. Avec une mise en scène témoignant d’une extraordinaire maitrise de l’art cinématographique, Pabst éblouit par son jeu sur les allusions érotiques, portant son récit vers une poésie incantatoire rarement atteinte. L’intrigue, fragmentée en 8 actes distincts, décrit le parcours dramatique de cette « tentatrice innocente » dont la sensualité sans détours finit par détruire tous les hommes qu’elle fréquente. Le cinéaste imagine un décor fantastique mais contemporain, commençant dans le Berlin moderniste des années 20 et remontant le temps jusqu’à un Londres noyé de brouillard où sévit Jack l’Eventreur, dernier homme à croiser la route de Loulou… pour son malheur et brisant tout net son destin. Le scandale provoqué par cette représentation de la femme vient du fait qu’elle est une créature totalement possessive dans ses désirs mais profondément désintéressée dans ses rapports avec la gent masculine et cette danse d’amour et de mort fait directement référence à Eros et Thanatos.

Pour incarner cette figure provocatrice qui allait embraser les esprits et déchainer les passions, Pabst a jeté son dévolu sur une actrice américaine sous contrat avec la Paramount, répondant au nom de Louise Brooks. Mutine, vénéneuse, incandescente, avec sa coupe brune « au bol », elle représente l’archétype de la vamp androgyne, tout en trimballant une sensualité dingue. Elle EST Loulou jusqu’au bout des ongles et ce rôle sera à la fois son apogée et son tombeau. Sa forte personnalité ne cadrait pas du tout avec les exigences d’un Hollywood sexiste, patriarcal et dominateur. Pabst la fera de nouveau tourner dans Journal d’une fille perdue, dans un emploi presque à l’opposé de celui de Loulou. Un des sommets du cinéma muet et du cinéma tout court.

ANNEE DE PRODUCTION 1929.

 

 

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Oeuvre d'une modernité inouie, Loulou est le point culminant de la carrière de Pabst, cinéaste un peu injustement oublié. Son héroine, tragique et sensuelle, est campée par Louise Brooks, pour toujours dans la légende.

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