Lorsqu’ils se rencontrent pour la première fois dans les années 70, Harry et Sally ne s’apprécient pas vraiment, lui, essayant de la draguer lourdement et elle, le trouvant plutôt beauf. Cinq ans plus tard, ils se recroisent par hasard dans un aéroport, mais sont chacun en couple et rien ne se passe. Cinq autres années après, ils se retrouvent et se parlent de leurs expériences, de leur vie amoureuse ratée, et deviennent finalement amis. Mais au gré de leur complicité et de leurs conversations, n’y aurait il pas une autre forme de relation possible entre eux?
Quand les planètes sont alignées entre un bon scénario, un réalisateur compétent et des interprètes charmants comme tout, le genre de la comédie romantique peut indiscutablement devenir un petit bijou et celle ci détient certainement le titre suprême. D’abord connaissances de fac, les deux protagonistes vont prendre tout leur temps avant de se rendre compte qu’ils sont sans doute fait l’un pour l’autre et entre temps, ils entretiennent une amitié ambigüe, un jeu du chat et de la souris permanent, un long flirt qui ne dit pas son nom et finalement la construction, briques par briques, d’une superbe histoire d’amour. Avec ses faux airs de Woody Allen période Annie Hall ou Manhattan, ses décors naturels dans un New York romantique à souhait, Quand Harry rencontre Sally séduit par son ton comique, bourré de fantaisie, et des dialogues plein d’esprit écrits par Nora Ephron, spécialiste des jeux de l’amour et du hasard. Sur une BO jazzy et un standard « It Had to be You » entonné par Harry Connick Jr, le film ne perd jamais une minute pour nous enchanter et nous rendre complices de ce lien (invisible et pourtant bien réel) de ce couple à l’osmose rare. On ne dénombre plus les séquences cultes (notamment un orgasme simulé par Mademoiselle dans un coffee shop sous le choc) et un final de réveillon de la St Sylvestre totalement craquant.
Billy Crystal et Meg Ryan ont gagné leurs galons de star avec ces rôles tellement indissociables d’eux, parce que le public peut se reconnaitre en eux, s’attendrir sur leurs hésitations et leur tendresse évidente. Avant Misery, Rob Reiner avait su nous faire rire, nous émouvoir, nous rendre incurablement nostalgiques aussi. Certes, depuis Marivaux, le dialogue amoureux a peu évolué, toutefois le film dit des choses plus que pertinentes sur les rapports hommes/femmes, sur la routine dans la vie maritale, sur la séduction et ses travers. Et même si la conclusion est écrite à l’avance, le chemin pour y parvenir reste une jouissive valse des sentiments. A consommer sans aucune modération.
ANNEE DE PRODUCTION 1989.