Françoise Gailland, professeur agrégée, médecin des hôpitaux, est une femme énergique, travaillant beaucoup. Elle est mariée à Gérard qu’elle délaisse, mère de deux grands enfants qu’elle voit peu, et a encore un peu de temps pour son amant, Daniel. Lors d’un examen systématique, elle apprend qu’elle est atteinte d’un cancer du poumon. Elle refuse cette vérité et prend la décision de tenter l’opération. Son combat devient le but ultime de sa vie…
Au départ, un roman de Noëlle Loriot intitulé Un Cri racontait le parcours de vie d’une femme médecin atteinte d’un cancer et qui décidait de se battre contre un pronostic pessimiste. Le réalisateur Jean Louis Bertuccelli adapte cette histoire poignante pour le grand écran en mettant surtout l’accent sur le côté mélodramatique du propos. Le film traite cependant de thèmes bien présents au mi temps des années 70 dans la société française : l’indépendance féminine, l’avortement, la libération sexuelle etc … Et du coup ne se voit pas déconnecté des réalités. Son héroïne mène une vie très (trop?) remplie entre mari, enfants, amant et surtout investissement professionnel, et Bertuccelli réussit ce portrait féminin par sa véracité, sa justesse.L’arrivée et l annonce de sa maladie rebattent les cartes de son existence et dés lors, elle doit trouver la force de se battre pour vaincre le mal. Le scénario ne manque pas de certains stéréotypes, quelques poncifs qui n’empêchent nullement de prendre fait et cause pour le personnage. Bien que la mise en scène ne soit pas très surprenante, le film roule sur des rails convaincants et l’émotion est au rendez vous.
Mais bien entendu la force première se situe dans l’interprétation habitée d’Annie Girardot, retrouvant là un de ses rôles les plus « complets » et les plus touchants, quatre ans après le déchirant Mourir d’aimer. Elle apporte une épaisseur à cette femme docteur au courage exemplaire et son jeu lui permit de décrocher le César de la Meilleure Actrice. A noter aussi la qualité des seconds rôles, de Suzanne Flon en passant par François Perier, Jean Pierre Cassel et même une jeunette appelée Isabelle Huppert incarnant la grande fille de l’héroïne avec aplomb. Docteur Françoise Gailland compte parmi les œuvres marquantes du cinéma français et a toujours valeur de témoignage sur le sujet -parfois encore tabou- du cancer.
ANNEE DE PRODUCTION 1976.
