HUIS CLOS

Trois personnages, un homme et deux femmes, ont été amenés dans le salon empire d’un grand hôtel, dont les fenêtres sont peu à peu murées. Inès, une lesbienne, Estelle, une femme du monde, et Garcin, un déserteur, sont ainsi condamnés à « vivre » ensemble, sans contact avec quiconque à l’exception d’un étrange garçon d’étage. Ils se trouvent en fait en enfer! Chacun raconte pourquoi il a été voué à la damnation…

Créée en 1944 sous l’Occupation au théâtre du « Vieux Colombier », Huis Clos fut d’abord une célèbre pièce, formidablement écrite par Jean Paul Sartre et qui ne pouvait manquer tôt ou tard d’être adaptée pour le grand écran. Et c’est une réalisatrice (fait rarissime pour l’époque) qui se chargea de mettre en images ce texte: Jacqueline Audry, accompagnée aux dialogues par son mari Pierre Laroche, s’empare du matériau d’origine. Afin d’aérer le sujet, elle décide d’inclure des séquences se déroulant à ‘l’extérieur » du salon étouffant où sont enfermés les trois protagonistes. Dans ces passages, ils sont eux mêmes spectateurs de la vie qui continue sans eux, de l’évolution de ceux qu’ils ont aimé, du souvenir qu’ils laissent. La très bonne idée de Sartre fut de parler de la mort en imaginant ce qui se passerait dans l’antichambre de l’enfer, jaugeant le comportement de ces damnés, capables ou pas de revenir sur leurs actes passés. Audry a gardé l’aspect très théâtral de base et sa mise en scène est aussi « engoncée » que possible, même s’il faut reconnaitre qu’il était compliqué de traiter le propos autrement. La musique de Joseph Kosma colle parfaitement au sentiment d’écrasement et d’étouffement des personnages, la manière dont ils sont aculés et mis face à leurs lâchetés et leurs fautes.

Quant à l’interprétation (cruciale, puisque tout repose sur les mots), elle n’est pas tout à fait à la hauteur! Franck Villard opte pour une certaine sobriété qui convient moyennement au rôle de déserteur fusillé qu’il doit tenir et Gaby Sylvia s’en sort bien dans celui d’Estelle, qu’elle avait déjà joué sur scène des centaines de fois. Par contre, très curieusement, la prestation d’Arletty déçoit: sans doute pour la première fois, l’actrice géniale des Enfants du Paradis ne semble pas dans son élément et surjoue son personnage de lesbienne, sans y mettre de subtilité. Cette adaptation filmée n’est pas honteuse, mais sa qualité principale reste avant tout le texte de Sartre.

ANNEE DE PRODUCTION 1954.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Bien sûr les mots de Sartre résonnent fortement mais la réalisation sans relief de Jacqueline Audry et le jeu décevant d'Arletty ne leur rend pas justice.

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