Votre fille sort avec un sale type ? Votre soeur s’est enlisée dans une relation passionnelle destructrice ? Aujourd’hui, il existe une solution radicale, elle s’appelle Alex. Son métier : briseur de couple professionnel. Sa méthode : la séduction. Sa mission : transformer n’importe quel petit ami en ex. Mais Alex a une éthique, il ne s’attaque qu’aux couples dont la femme est malheureuse.
Le style de la comédie romantique (américaine surtout) étant ultra balisé, il a fallu qu’en France, les auteurs rament pour parvenir à injecter de l’originalité dans un genre devenu sacrément répétitif. L’Arnacoeur marque justement un renouveau très agréable, car il allie en même temps le romantisme, l’humour, les gags, et le divertissement total. Ecrite à trois mains (Zeitoun, Gromb et Doner), cette comédie pétillante ne perd jamais son cap, sur un rythme alerte et des dialogues souvent drôles, voire piquants. La fantaisie avec laquelle le récit se déroule fait plaisir à voir et à suivre, car tout d’abord on assiste à de vrais moments de comique et en filigrane se tisse une histoire d’amour peu gagnée au départ et qui conquiert nos coeurs progressivement. Les personnages sont bien croqués (y compris les seconds rôles) et la séduction le dispute à la légèreté, évitant l’écueil des blagues trop lourdes ou redondantes. Derrière la caméra, un certain Pascal Chaumeil dont ce fut le tout premier long métrage et qui devait hélas prématurément disparaitre, après deux autres oeuvres moins abouties. Pour des débuts, sa réalisation ne manque pas d’idées et accompagne sans faillir une narration fort bien menée. Enlevé et joyeux, L’Arnacoeur peut aussi compter sur son couple vedette, dont l’alchimie étonnante joue en grande partie dans la réussite globale.
Romain Duris, très à l’aise, séducteur sans forcer, se fond parfaitement dans la peau de ce type « roublard », tentant de rester de marbre avant de céder au charme dévastateur de sa partenaire, Vanessa Paradis. Vanessa illumine le film, ajoutant la touche glamour qu’il fallait pour adhérer à cette histoire, au pitch aussi « improbable » que déjanté. Pour les accompagner, un autre tandem irrésistible, formé par François Damiens et Julie Ferrier pour assurer la caution rigolade à plein tubes. Si vous ajoutez une BO fort entrainante (George Michael, Dusty Springfield, et surtout le tube de Dirty Dancing The Time of my Life), vous obtenez rien de moins qu’un film bourré d’attraits délicieux qu’il serait criminel de négliger. Au risque de bouder bêtement son plaisir.
ANNEE DE PRODUCTION 2010.
