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LA VERITE SUR BEBE DONGE

François Donge, un riche industriel, amateur de femmes, rencontre une jeune fille surnommée Bébé, qu’il épouse. Dix ans plus tard, elle l’empoisonne à l’arsenic et il se retrouve agonisant sur un lit d’hôpital. Il revit le parcours de son couple et comprend comment elle qui l’adorait a souffert de ses multiples liaisons et s’est peu à peu murée dans l’indifférence et le ressentiment…

Mais comment Elisabeth Donge, femme aussi belle qu’admirée par tous, décide t’elle un beau jour de verser du poison dans le café de son mari? Qu’est ce qui l’a poussé à une telle extrémité? C’est bien sûr toute la question de ce drame sombre, tiré d’un roman de Simenon, autopsiant impitoyablement les rapports conjugaux et décrivant au scalpel la dérive meurtrière d’une épouse bafouée, déçue, étouffée par les conventions sociales et le machisme de son mari. Henri Decoin, d’habitude plus abonné aux comédies légères, met en scène ce film désespéré avec une maitrise imparable, restituant son récit sous forme de flash backs expliquant les circonstances antérieures à l’issue tragique auquelle on assiste. Simenon avait déjà écrit un livre d’une rare noirceur, mais Decoin en gomme toute espèce de rédemption ou d’espoir sur des dialogues précis et terribles de Maurice Aubergé, exploitant l’incompréhension qui détruit lentement le couple, après avoir déjà été abimé par la différence de classes. Bébé est au départ une incurable romantique, rêvant d’un mariage d’amour authentique, François l’épouse plus par devoir social et c’est lorsqu’il a fini par la perdre qu’il commence seulement à tenir à elle. Trop tard hélas! La Vérité sur Bébé Donge dresse aussi un portrait sans concessions de la bourgeoisie de ces années 50, où la femme n’avait que très peu de latitude pour s’épanouir, l’argent ne venant pas satisfaire ses désirs les plus primaires.

Quel merveilleux duo que celui composé par Jean Gabin et Danielle Darrieux et très bien dirigé par Decoin! Lui dans un rôle de séducteur assez imbuvable en début de film, se transformant ensuite en mari « victime » est étonnant dans un quasi contre emploi, et elle, impeccable de froideur, raide comme un I, déjà morte à l’intérieur et semblant agir par lassitude et dépit. Avec Madame De, il s’agit sûrement du plus beau personnage féminin que le cinéma français ait connu et par deux fois, c’est Darrieux qui l’incarne! Décidément, l’univers particulièrement glauque de Simenon sied à merveille à Decoin, puisqu’il avait réalisé au préalable deux autres films magnifiques tirés de ses ouvrages, Les Inconnus dans la maison et L’homme de Londres. Mais cette Vérité les surpasse encore: une oeuvre noire comme l’ébène!

ANNEE DE PRODUCTION 1952.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Un très grand film d'une noirceur terrifiante, disséquant les rapports de couple et 'l'amertume d'une femme brisée. Decoin à son meilleur. Gabin surprenant et Danielle Darrieux absolument fabuleuse!

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