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LA ZONE D’INTERET

Le commandant Rudolf Hoss et sa femme Hedwig s’efforcent de construire une vie de rêve pour leur famille dans une jolie résidence, attenante au Camp d’Auschwitz.

Le sujet si difficile de la Shoah a nourri le cinéma depuis de longues décennies, même si sa représentation frontale date surtout des années 80 avec le documentaire de Claude Lanzmann sobrement intitulé Shoah, avec le film hollywoodien de Spielberg La Liste de Schindler ou encore celui de Polanski  Le Pianiste. Bien plus récemment, des oeuvres comme Le Fils de Saul ou La Vie est belle ont su traiter de la barbarie nazie avec une puissance indéniable. Mais, il y a fort à parier qu’il y aura un avant et un après La Zone d’Intérêt, grâce à son auteur, le réalisateur britannique Jonathan Glazer, que l’on retrouve dix ans après son hypnotique Under the Skin. Son choix esthétique va presque à l’opposé des opus cités plus hauts, puisqu’il décide d’évoquer le Mal absolu sans le montrer, soutenu par une force narrative, visuelle et sonore tout à fait glaçantes. Reléguant l’horreur et l’insoutenable dans un hors champ obsédant, Glazer remue nos consciences et nos tripes en filmant le quotidien d’une famille d’un officier SS, coulant une existence paisible dans leur maison située aux portes du camp d’extermination. Souvent illuminées par des plans de soleil et de ciel radieux, les images frappent par leur quiétude et leur banalité, alors qu’ici ou là la bande son laisse entendre des trains aller et venir, des tirs de mitraillette, quelques cris à peine audibles dans un lointain pourtant si proche. Dans un climat anxiogène et oppressant, le film assume son symbolisme subtil constant, affiche une volonté d’économies de dialogues, un parti pris d’austérité qui laisse l’imagination dans un champ des possibles infinis et infiniment effroyables.

Les deux acteurs principaux jouant le couple, Christian Friedel et Sandra Huller (la vedette du sublime Anatomie d’une chute), impressionnent par leur façon d’incarner ses « monstres humains » avec le plus de détachement possible, alors qu’allemands d’origine, ils doivent endosser des personnages qui auraient pu être leurs grands parents. Glazer s’est largement inspiré du roman de Martin Amis pour parvenir à ce résultat fascinant de cartographier le terrain géographique et psychique de la « zone » où vit la famille, à quelques mètres seulement du génocide. En convoquant notre mémoire collective, ce choc cinématographique à la densité remarquable remporta en mai dernier le Grand Prix à Cannes. Une récompense relevant tout simplement de l’évidence.

ANNEE DE PRODUCTION 2024.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Une oeuvre choc et malaisante sur la non représentation de l'horreur. Concentré essentiellement sur un hors champ fantastiquement mis en scène. Grand Prix à Cannes plus que justifié.

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