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LE CIEL ATTENDRA

Sonia, 17 ans, a failli commettre l’irréparable pour garantir à sa famille une place au paradis. Mélanie, 16 ans, vit seule avec sa mère divorcée, aime l’école et ses copines, joue du violoncelle et veut changer le monde. Elle tombe sous le charme d’un prince musulman par internet. Elles pourraient s’appeler Anais, Manon, Clara, etc… et croiser un jour la route de l’embrigadement. Pourraient elles en revenir et échapper au pire?

Après son film idéaliste sur l’éducation Les Héritiers, la réalisatrice Marie Castille Mention Schaar traite d’un sujet ô combien brûlant (surtout au moment du tournage, survenu fin 2015): l’embrigadement dans les réseaux djihadistes de jeunes garçons et filles recrutés par le biais de sites internet ou par l’entremise des réseaux sociaux, type Facebook ou Twitter. Les bonnes intentions et volontés de la cinéaste sont indéniables, à savoir dénoncer ces pratiques ultra dangereuses, mettre en garde les personnes fragilisées (et les autres aussi) et éviter que des individus ne se tournent vers la radicalisation islamique. Le film montre habilement les étapes menant au ‘lavage de cerveaux » des deux lycéennes héroïnes: d’abord la séduction par les mots qu’elles veulent entendre, puis l’emprise psychologique dont elles sont la proie. Le scénario fait des va et viens entre les deux familles touchées, dans l’une, les parents ont pris le problème relativement « à temps » et empêcher le départ de leur fille en Syrie, dans l’autre cas hélas l’adolescente est parvenue jusqu’au bout du processus et a fui le domicile de sa mère, totalement dévastée par ce départ qu’elle n’a pas vu venir. Le Ciel attendra étudie le basculement des comportements, décortique le changement de personnalité qui s’ensuit et le fait dans des séquences par moments irrespirables, où l’on voudrait s’insurger et crier NON, tant les choses annoncent une finalité terrible. Pour autant, la mise en scène n’évite pas certaines lourdeurs et comporte un aspect didactique marqué, accentué par la présence dans son propre rôle de Dounia Bouzar, une figure médiatique du « désenbrigadement ».

Le cinéma de fiction n’a pas vocation à être « informatif » (c’est plutôt le rôle d’un documentaire) et c’est peut être là le seul « reproche » sérieux que l’on pourrait faire à ce drame par ailleurs plein de qualités. En premier lieu, celui de ne pas verser dans le mélo chargé et même si l’on y pleure beaucoup, l’émotion ressentie touche vraiment au coeur, notamment grâce aux comédiennes très talentueuses impliquées dans leurs rôles. Noémie Merlant se distingue en ado rebelle et prête à passer « de l’autre côté », Sandrine Bonnaire joue sa maman désespérée et combattante à la fois, tandis que Clotilde Courau incarne l’autre mère, déboussolée et anéantie par le virage infernal de son enfant. Le Ciel attendra se révèle dans tous les cas un film nécessaire. Contre toute forme de fanatisme.

ANNEE DE PRODUCTION 2016.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un sujet terrible, une actualité hélas toujours bien là, pour une réalisation un peu trop appuyée. Les actrices sont toutes formidables.

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