LES TUEURS

A Brentwood, deux tueurs à gages viennent abattre Pete Lunn, ancien boxeur qui participa jadis à un hold up. Ce dernier ne se cache pas et attend ses bourreaux avec résignation, sachant qu’il s’est lui même perdu par amour pour la belle Kitty Collins…

Il suffit d’un simple quart d’heure au réalisateur Robert Siodmak pour illustrer la nouvelle d’Hemingway: deux tueurs débarquent dans une chambre d’hôtel et abattent froidement un homme qui semblait les attendre. Ensuite, c’est grâce à une série de flash backs, racontés par le biais de plusieurs personnages, que le film éclaire l’itinéraire de la victime, un ancien boxeur devenu fou d’amour pour une femme fatale. Siodmak sait installer une atmosphère typique du film noir, décrivant la corruption du monde, la traitrise féminine, l’angoisse existentielle d’après guerre. Jouant sur les contrastes entre ombres et lumières, Les Tueurs symbolise le combat entre le Bien et le Mal, sous la forme d’un constat désabusé sur une humanité pourrie, ayant perdu toute moralité. Dans une veine identique au génial Assurance sur la Mort, sorti deux ans plus tôt, le film ménage un suspense particulier, distillant ses informations par petites touches, bousculant même l’ordre chronologique des événements, afin de mieux éparpiller les pièces du puzzle. Au scénario, on retrouve Anthony Veiller et surtout John Huston, qui ont inventé le personnage de Riordan, cet agent d’assurances zélé enquêtant sur la mort du boxeur.

Pour ses débuts au cinéma, Burt Lancaster aurait pu tomber plus mal, il incarne le héros victime à la fois d’une femme et ensuite des tueurs à sa poursuite, imposant surtout son physique de bellâtre. L’attraction majeure revient à Ava Gardner, révélée avec ce rôle de garce, somptueuse araignée prenant les hommes dans sa toile, la notoriété du film lui doit énormément. Dans son fourreau noir, le dos nu, elle crève l’écran de sa présence animale et volcanique. En commençant par la fin, Les Tueurs affiche sa volonté de s’ériger en tragédie humaine, la tragédie d’un homme aveuglé par ses sentiments, précipitant sa perte. La minutie de Siodmak et la noirceur du récit ont fait rentrer ce classique au panthéon du cinéma américain de grande classe.

ANNEE DE PRODUCTION 1946.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Une date charnière dans le film noir avec cette oeuvre de Siodmak, tirée d'une courte nouvelle d'Hemingway. Burt Lancaster a ses débuts et Ava Gardner au delà du sublime!

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