LOVE

Dans les années 1920, en Grande Bretagne, deux soeurs au caractère indépendant s’assument pleinement, exerçant chacune un métier différent. Gudrun est artiste sculptrice, tandis que Ursula institutrice. Deux hommes de la bourgeoisie locale, deux amis industriels miniers, sont séduits par ses deux femmes émancipées. Mais ce quatuor se retrouve bien vite dans une totale confusion sentimentale…

Deux ans avant le choc narratif et visuel de Les Diables, le cinéaste britannique Ken Russell avait déjà frappé fort avec cette adaptation d’un roman de DH Lawrence, alors que l’époque voyait l’explosion du mouvement hippie et celui de la libération sexuelle à outrance. Subtil entrelacs où la confusion des sentiments se fait jour sous nos yeux, et où la quête identitaire des personnages met en conflit à la fois la sexualité, le couple, l’affectivité et la morale. Love n’est pas seulement audacieux dans ses thématiques, mais aussi dans son esthétisme (la représentation des corps -masculins et féminins- y est étonnante et les images comportent une beauté particulière, sans voyeurisme gratuit). Les grandes batailles intérieures de ces deux hommes et de ces deux femmes ressortent clairement avec cette version filmée du livre (déjà foisonnant), leurs manières d’envisager l’amour et la relation divergeant radicalement, dans une liberté d’action assez relative (l’action se déroule durant les années folles). La crudité des scènes de sexe, filmées souvent caméra à l’épaule, sur la musique inquiétante de George Delerue, la façon sauvage d’exhiber la nature en contrepoint de l’atmosphère étriquée de la bourgeoisie anglaise, et la description de la passion dévorante sont les marques d’une oeuvre finement écrite et réalisée avec beaucoup de pertinence. L’ancien métier de Russell fut chorégraphe et en effet, il filme les corps en mouvement comme en plein numéro de danse ou de lutte, à l’image du combat auquel se livrent les deux hommes, totalement nus, éveillant évidemment un évident sous texte homosexuel.

Les quatre comédiens livrent chacun des prestations habitées, essentiellement Oliver Reed, remarquable dans un rôle où il doit à la fois se montrer viril et fragile, ainsi que Glenda Jackson, complexe, inattendue, et qui décrocha un Oscar de la Meilleure Actrice pour l’occasion. Sans que l’on s’y attende forcément au premier abord, Love prend une tournure dramatique, proche du nihilisme, avec une ultime demie heure certes lyrique mais globalement sombre. Moins flamboyant et radical que Les Diables, cet opus de Russell le place tout de même parmi les cinéastes anglais les plus singuliers et les plus intéressants d’un 7e Art, de plus en plus gonflé, que les années 70 allaient voir surgir.

ANNEE DE PRODUCTION 1969.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Osé, provocateur et profond, cette adaptation de DH Lawrence choqua beaucoup en son temps par sa représentation du sexe et de l'amour. Oliver Reed et Glenda Jackson sont formidablement dirigés par Ken Russell, un réalisateur décidément à part.

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