MADAME BOVARY

En Normandie, au XIXe siècle. une jeune femme, Emma, rêve d’une vie étourdissante, mais son mariage avec Charles Bovary, brave médecin et homme faible, la frustre d’une vie sociale brillante. Pour tromper l’ennui de sa vie d’épouse rangée, elle entretient une liaison avec son élégant voisin, le fringant Rodolphe Boulanger, et dépense sans compter. Ses espoirs vont vite se transformer en désillusions…

Le roman de Gustave Flaubert Madame Bovary a permis à son auteur d’accéder à une gloire durable et s’est classé parmi les plus grands classiques de la littérature française, dès sa sortie en 1857. Jugé longtemps inadaptable, il fut pourtant porté à l’écran à maintes reprises avec divers réussites (la version de Minnelli n’était pas dénué de vraies qualités), jusqu’au jour où Claude Chabrol, amoureux de l’ouvrage, sauta le pas et en fit sa propre adaptation. Il faut reconnaitre que sa fidélité au texte originel a quelque chose de presque minutieux à l’extrême, comme s’il n’avait pas voulu prendre la moindre liberté avec des mots qu’il aimait trop. Pourtant, cette histoire d’une bourgeoise mal mariée qui croule sous l’insatisfaction permanente et se noie dans ses rêves de grandeur romantiques colle bien à l’univers chabrolien dans le sens, où il décrit une bourgeoisie de province étriquée, pleine de principes, qui crève à petit feu de sa mesquinerie. Le réalisateur entreprend cette version à grands renforts de moyens conséquents, de beaux costumes et de décors d’époque, soigne ses images comme il se doit mais… semble engoncé dans un matériau qui le dépasse un peu. Le scénario ne sort pas des clous, reprenant même des passages du bouquin en voix off, et la mise en scène accuse une sagesse presque scolaire, étonnante de la part de l’auteur de La Cérémonie. La sensation que rien ne dépasse, que tout est un peu figé nous laisse plus ou moins sur notre désir de voir un film enflammé par la passion ou le romanesque.

Bien sûr, la raison d’être toute entière du projet repose sur les épaules (solides) de son actrice fétiche, Isabelle Huppert, tenant là un rôle idéal pour faire preuve de son immense talent dans le jeu, quelle que soit le registre à explorer. Fiévreuse, déterminée, malheureuse et entière, elle se plie en quatre pour faire de sa Emma une de ses interprétations marquantes. Grâce à elle, le contrat est signé! Ses partenaires masculins ne déméritent pas (Balmer en médecin trop bon, Malavoy en amant satisfait de son charme irrésistible, Jean Yanne en pharmacien grande gueule). Madame Bovary séduit sans mal et sans surprises, alors qu’on aurait pu espérer plus de férocité et d’ironie de la part d’un réalisateur de la trempe de Chabrol.

ANNEE DE PRODUCTION 1991.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Sans éclats ni fureur, Chabrol fait de sa Emma Bovary une figure de femme insatisfaite courant à sa perte. Mise en scène trop sage. Isabelle Huppert brille de mille feux.

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