MERE ET FILS

Cornelia, 60 ans, mène une vie privilégiée à Bucarest, entourée de ses amis riches et puissants. Pourtant, les relations tendues entre son fils Barbu et elle la tourmentent. Celui ci repousse autant qu’il peut la présence de cette mère possessive et intrusive. Quand Cornelia apprend qu’il est impliqué dans un accident de la route ayant coûté la vie d’un enfant, elle va utiliser ses relations et son influence pour lui éviter la prison…

L’essor du cinéma des pays de l’Est a pris déjà une certaine assurance avec La Médaille d’Honneur, précédent opus du cinéaste Câlin Peter Netzer, revenant là avec cette Mère et Fils et confirmant son talent pour tisser des drames humains intenses. Il décrit comment le côté obscur d’un amour maternel et l’émancipation ratée d’un fils sont amplifiés par une terrible tragédie, à travers un récit étouffant, où l’on sent poindre les tensions familiales (enfouies, puis assumées). Tourné caméra à l’épaule, comme dans l’urgence, porté par des dialogues très écrits et prolifiques, cette oeuvre pointe avec acuité le délabrement moral d’une Roumanie au bord du chaos social, capable de rendre la corruption presque normale, afin de sauver la peau d’un jeune, coupable d’un accident de la route meurtrier. Mère et Fils se concentre avant tout sur le portrait incisif d’une mère « monstrueuse », dont l’ingérence dans la vie de son fils unique vire à la manipulation mentale et au chantage affectif. Netzer appuie là où ça fait mal dans ces liens maternels pesants, donnant peu de pistes sur le passé sûrement compliqué de ces deux protagonistes unis par le sang et pourtant enfermés dans une incommunicabilité désastreuse. Dans la première partie, le ton est sec et tranchant (presque sans affect), dans la seconde, le film se dirige tout droit vers un mélodrame intense, où là encore c’est la mère qui « mène » tous les enjeux de l’action.

Il fallait une actrice au fort tempérament pour camper ce rôle dominant, ultraprésent, limite cannibale. Netzer a embauché Luminita Gheorghiu, une solide interprète roumaine déjà remarquable dans Train de Vie et 4 mois, 3 semaines, 2 jours, et le film tout entier lui doit une fière chandelle, tant elle crève l’écran par son charisme digne des plus grandes: sorte de mélange d’Anna Magnani et Gena Rowlands. A tel point que, comparé à elle, l’acteur Bogdan Dumitrache passe pour effacé dans sa composition du fils. Le festival de Berlin couronna Mère et Fils d’un Ours d’Or mérité, saluant au passage la vitalité du cinéma roumain.

ANNEE DE PRODUCTION 2013.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Une vision pessimiste des liens mère/fils à travers ce drame situé dans une Roumanie en plein chaos. Mise en scène aiguisée, récit prenant. Luninata Gheorghiu habite à elle seule tout l'espace!

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