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SOUDAIN L’ETE DERNIER

A la Nouvelle Orléans, une femme riche et mûre, récemment veuve, convoque un jeune neuro chirurgien prometteur, afin qu’il pratique une lobotomie sur sa nièce, enfermée depuis peu pour démence. Le médecin cherche d’abord à en savoir plus sur cette patiente, Catherine, qu’il juge saine d’esprit mais visiblement traumatisée par la mort mystérieuse de Sebastian, son cousin, l’été précédent, lors de vacances en Europe…

Tiré d’une pièce sulfureuse (une de plus!) du dramaturge américain Tennessee Williams, auteur de nombreux succès comme Un Tramway nommé Désir, La Rose Tatouée ou la Chatte sur un Toit Brûlant, Soudain l’Eté dernier prend une ampleur étonnante pour son passage au grand écran, grâce au scénariste Gore Vidal et surtout au réalisateur de génie qu’était Joseph Mankiewicz, très attaché au texte, à la psychologie de ses personnages et particulièrement habitué à signer des oeuvres tout à la fois intelligentes et exigeantes. Ainsi, comme dans ses opus précédents (Eve, Chaines Conjugales, La Comtesse aux Pieds Nus), la parole est au centre d’un récit saisissant, enserrant les protagonistes dans une sorte de cage où ils s’entredéchirent, passant d’un décor de serre tropicale étouffante aux murs d’une institution psychiatrique non moins irrespirable. Avec une mise en scène classieuse, évitant à merveille l’écueil du simple théâtre filmé, Mankiewicz traite de sujets aussi tabous que l’homosexualité, l’inceste et l’anthropophagie, faisant de cette psychanalyse passionnante une odyssée parmi les traumatisés et les névrosés. Le tout dans un système hollywoodien « classique » rejetant d’ordinaire en bloc les films « bizarres » et réussissant le tour de force de contourner la censure en utilisant pourtant des mots à peine couverts. Une force poétique se dégage du magma terrifiant composé par ce scénario jouant beaucoup avec les sous entendus, ne dévoilant « le » secret ultime du mort Sebastian qu’à la toute fin.

Soudain l’été dernier ne serait sans doute pas devenu si immortel sans son interprétation magistrale. Dans le rôle du jeune neurochirurgien fasciné par sa patiente, Montgomery Clift apporte ses fêlures, son regard bleu acier que l’on peut deviner même à travers le noir et blanc et accompagne le duel de tigresses que se livrent l’immense Katharine Hepburn (son jeu hypnotique la couronne définitivement monstre sacré) et Elisabeth Taylor, renversante de beauté dans son maillot de bain blanc et transfigurée dans un de ses rôles les plus « extrêmes ». Son monologue final de près de 15 minutes clôt en beauté ce chef d’oeuvre oedipien, n’ayant de cesse de nous happer du début à la fin.

ANNEE DE PRODUCTION 1959.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Perfection à tous les étages pour ce film exceptionnel de Mankiewicz, autour d'une psychanalyse sauvage. Réalisation de tout premier ordre, texte de Tennessee Williams et surtout trio de stars au sommet de leur art.

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