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L’HOMME A LA PEAU DE SERPENT

Val Xavier est un vagabond beau gosse, musicien, et traine un peu au gré des rencontres. Après avoir eu maille à partir avec la police locale, il se rend dans une ville du Mississipi et se fait embaucher dans un magasin par Lady, une femme plus très jeune, déchue, mariée à un infirme qu’elle méprise. Val lui fait forte impression et elle tombe assez vite sous son charme…

On connait la propension du dramaturge Tennessee Williams à élaborer des récits à haute teneur dramatique, où les êtres s’aiment, se déchirent surtout, confrontent leurs névroses et finissent en général assez mal. Rappelez vous son sublime Un tramway nommé Désir pour ne citer qu’un seul édifiant exemple! Sydney Lumet, futur auteur de Network et de Un Après midi de chien s’empare d’un des textes de Williams pour le mettre en scène, en respectant l’esprit et le côté très littéraire, ce qui donne évidemment au film une allure théâtrale affirmée. Mais c’est sûrement aussi ce qui donne cette impression que la réalisation demeure statique, alors même que les personnages, eux, ne cessent de s’agiter, de se débattre dans les tourments les plus forts. Ce jeune héros, habillé d’une veste en peau de serpent, à la beauté insolente débarque comme une tornade dans la vie monotone, pour ne pas dire misérable de Lady, une femme mûre, affichant un chagrin tenace sur son visage dur, et sans dire un mot sera pour elle une promesse de lendemains meilleurs. Williams scrute ce tandem avec sa cruauté et sa sensibilité légendaires et dans ses dialogues, le spectateur trouve évidemment de quoi largement soit s’identifier, soit compatir à ses destins fracassés. Lumet, lui, se contente un peu trop d’illustrer et ne donne pas la pleine mesure de ses capacités.

D’où un sentiment mitigé dans notre appréciation globale, et ce malgré un noir et blanc remarquable, une ambiance poisseuse où le sexe, les interdits, le désir occupent une place majeure, et un très beau tandem justifiant à lui seul la vision du film. La réunion de deux monstres de l’écran: Anna Magnani, que l’on assimile tant à ses rôles chez Rossellini et Pasolini pour sa fougue, son caractère volcanique et ses emportements se révèle ici radoucie, plus calme, et tout aussi grande comédienne, tandis que son partenaire, Marlon Brando, magnétique au possible, n’a pas besoin de jouer: sa présence animale, sa diction, son physique gagnent à eux seuls tout l’auditoire. A noter également la participation de Joanne Woodward en fille désaxée et nymphomane, comme on en trouve souvent chez Williams. Loin d’être le meilleur film de Lumet, il demeure néanmoins très intéressant, au moins pour cette distribution de rêve.

ANNEE DE PRODUCTION 1960.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un Lumet plutôt mineur au niveau de la mise en scène, pourtant le texte de Tennessee Williams est fort. Brando et Magnani sont extraordinaires.

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