A New York, des meurtres rituels ont lieu depuis quelques semaines sans que la police ne parvienne à en élucider l’origine. Dans le même temps, un gigantesque serpent ailé sème la terreur dans les airs, tuant et mutilant la population. Ces deux événements auraient ils un lien commun?
D’abord excellent scénariste très prolifique, Larry Cohen s’imposa comme un des maîtres du cinéma Bis avec son mythique Le Monstre est vivant, au milieu des années 70. Tournant toujours avec les moyens du bord et des budgets riquiquis, Cohen se débrouille avec son seul talent et son imagination débordante pour offrir des films aux récits déconcertants et malins. Comme c’est ici encore le cas avec cette double histoire de crimes rituels et de créature volante terrorisant la ville, il passe allégrement du thriller au film fantastique, mâtinés d’humour noir et d’un sens du foutraque original. Grâce à sa maitrise aussi derrière la caméra, Cohen s’autorise à peu près tout avec audace: les situations improbables et décalées, les personnages caricaturaux et attachants à la fois (ici le flic incarné par David Carradine), et même de superbes prises de vue d’un New York majestueux avec ses buildings, sa faune, ses avenues immenses, etc… D’accord, le script semble insensé et saugrenu, mais le rythme carbure sans faillir et la fascination de découvrir l’énorme reptile volant (incarnation d’un Dieu Aztèque!) prend le dessus sur des effets spéciaux évidemment un peu datés: c’était encore le temps béni de la « motion capture », dont on a tout à fait le droit d’être nostalgique!
Hormis Carradine, l’acteur principal du métrage s’appelle Michael Moriarty et devint quasiment indissociable de tous les films suivants de Cohen (The Stuff, Les Enfants de Salem, La Vengeance des Monstres), cabotinant à l’extrême et néanmoins complètement cohérent dans cet univers un peu fou. Assumant son délire narratif et l’aspect artisanal de son oeuvre, le cinéaste fait de l’horreur sans se prendre au sérieux, sans user non plus d’hémoglobine et rend en prime hommage à des classiques comme King Kong auquel on pense sans hésiter dans le final de destruction, renvoyant la bête hors du territoire urbain. Bref, du Bis jubilatoire à déguster sans modération!
ANNEE DE PRODUCTION 1982.