BABYGIRL

Romy, PDG prospère et admirée, a une vie « idéale »: un mari aimant, deux filles adolescentes, un métier qui la passionne. Elle entame pourtant une sorte de liaison avec Samuel, l’un de ses nouveaux et très jeunes stagiaires. Attirée par son assurance et son attitude de désobéissance, elle accepte un jeu « sexuel » avec lui où elle peut explorer des pans de fantasmes inavouables.

Présenté au dernier Festival de Venise comme l’un des films les plus subversifs depuis longtemps, BabyGirl débarque enfin sur nos écrans. Il s’agit plus précisément d’un drame psychologique où l’érotisme vaguement sulfureux le dispute à un propos gentiment immoral. Surtout en regard de notre époque actuelle, en pleine retombées du mouvement #MeToo. Les séquences dites « transgressives » de BDSM (plus mental que physique) sont plutôt un faux prétexte: la réalisatrice Halina Reijn veut surtout parler de relations de pouvoir et tracer le portrait d’une femme de tête « prisonnière » de ses fantasmes « anti conventionnels ». Elle essaie de nous immerger dans les pensées complexes de son héroïne, n’y parvenant pas toujours, sans doute à cause d’une mise en scène glacée et glaciale qu’elle adopte pour donner corps à un scénario assez insaisissable. D’un côté, il tend à exprimer le désir féminin le plus « sous terrain » (bonne pioche pour ce point de vue) mais en même temps fait ressurgir les clichés de la domination masculine la plus « ringarde » (le mot est d’ailleurs prononcé dans le film), ce qui ne colle pas du tout avec l’évolution des moeurs et des mentalités modernes. Interrogeant la notion de consentement (histoire de rappeler combien cette question est par contre totalement d’actualité), BabyGirl ressemble par moments à un thriller érotique comme on en voyait tant dans les années 90, avec cependant davantage d’ambition.

Récompensée de la Coupe Volpi de la meilleure actrice, Nicole Kidman, que l’on n’a plus vu dans un rôle vraiment marquant depuis plusieurs années, effectue un « come back » à saluer: le rôle n’est pas facile, d’autant qu’elle assume son âge et ses innombrables coups de bistouri et s’expose corps et âme avec cette prestation courageuse. Son partenaire, le jeune Harris Dickinson, découvert dans Sans Filtre (Palme d’Or cannoise 2022), a suffisamment de mystère et de charisme pour lui tenir joliment tête. Quant à Antonio Banderas, il campe le mari sincèrement épris de sa femme, dérouté par ses « bizarreries ». Babygirl laisse un curieux sentiment après le mot FIN: pas vraiment chamboulé par l’audace trop timide et tout de même intrigué par les zones obscures de ce personnage ambivalent.

ANNEE DE PRODUCTION 2025.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Nicole Kidman est le mur porteur de ce drame érotique coincé entre deux époques. Mise en scène pas assez impliquée et récit en demi teintes. Moins transgressif qu'annoncé.

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