BATTLE ROYALE

Dans un futur proche, au Japon. Afin de rétablir l’autorité des adultes sur une jeunesse indisciplinée, le pays organise chaque année des « battle royales ». Le principe en est simple: il s’agit d’isoler, sur une ile déserte, une classe de 3e et contraindre ses élèves à s’entretuer jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un! Tous les moyens sont bons, toutes les armes permises et chacun doit sauver sa peau… Peu importe les liens d’amitié ou d’amour que ces jeunes entretiennent entre eux par ailleurs…

Coréalisateur de Tora, Tora, Tora! avec l’américain Richard Fleischer, le japonais Kinji Fukusaku a essentiellement sorti ses oeuvres (Le Cimetière de la Morale, Combat sans code d’honneur) sur son sol natal et fut peu considéré en Europe jusqu’à ce Battle Royale, film choc par excellence. Film d’anticipation également, prévoyant les dérives d’une société japonaise de plus en plus déshumanisée dans un futur indéterminé et enfin métrage d’action pure, baignée d’ultra violence à la façon de Kubrick et son Orange Mécanique. Le jeu de massacre implique un groupe de quarante jeunes élèves (garçons et filles confondues) et tous les coups sont permis pour que chacun reste en vie, afin que les sacrifices humains auxquels ils se livrent permettent de former des adultes sains et droits. Fukusaku ne fait pas l’impasse sur l’humour macabre, au milieu de séquences sanglantes (voire gores) censées illustrer le propos et choquer. Les personnages sont volontairement stéréotypés et l’efficacité des « mises à mort » marquent durablement les esprits dans un traitement radical et amoral: on ne trouve ici aucune trace de la subtilité du cinéma japonais habituel, mais le but est d’en mettre plein les yeux avec une dose massive d’adrénaline. En cela, le cinéaste atteint son objectif, tout en délivrant une réflexion sur les rapports houleux entre adultes et enfants et sur le rôle de l’éducation dispensée dans les écoles.

La maxime de Sartre « L’enfer c’est les autres » colle parfaitement à l’ambiance de cette fable à la fois horrifique, dérangeante et pourtant bigrement réaliste. Comment survivre dans un océan d’individualisme, de tuerie trash et de morts en cascade? Devant ce spectacle de violence frontale et gratuite (et surtout à cause de la répétition des séquences de meurtres), on est en droit de ressentir une lassitude certaine. Niveau casting, on retrouve Mitsuko Suma (véritable psychopathe au regard inoubliable), Tatsuya Fujiwara et Chiaki Kuriyama (vue ensuite dans Kill Bill de Tarantino), mais également Takeshi Kitano, incarnant l’ancien professeur édictant les règles du jeu et devenu un acteur incontournable que l’on ne présente plus. Précurseur, Battle Royale, a ouvert la voie aux futurs Hunger Games et Squid Game, l’ironie en prime.

ANNEE DE PRODUCTION 2001.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Une fable dénonciatrice d'une violence sociétale, mais qui s'en sert allégrement aussi. Réalisation tendue pour cette version trash de Loft Story.

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