BONNE MERE

Nora, la cinquantaine, femme de ménage d’origine tunisienne, veille sur sa famille dans une cité des quartiers Nord de Marseille. Après avoir connu une longue période de chômage, un soir de mauvaise influence, son fils ainé, Elyes s’est laissé embarquer dans le braquage d’une station service. Incarcéré depuis peu, il attend son jugement avec un mélange d’espoir et d’inquiétude. Nora fait tout pour le soutenir au mieux. Sa fille, Sabah, elle, veut gagner de l’argent « facile » et accepte de faire partie d’un réseau de prostitution SM, pour des clients désireux d’explorer des fantasmes de soumission et d’humiliation…

Après Tu Mérites un amour, son premier film en tant que jeune réalisatrice, l’actrice Hafsia Herzi, découverte dans La Graine et le Mulet d’Abdelatif Kechiche, écrit et tourne son second long métrage, dans un quartier défavorisé de Marseille et dresse un beau portrait de femme, en la personne de cette mère Courage, travailleuse, honnête, et devant gérer les parcours compliqués de ses enfants. Le postulat de départ rappelle le très réussi Fatima de Philippe Faucon, les galères du quotidien sont présentés sans pathos, juste comme simple constat, et Herzi contourne les pièges de la dramatisation inutile. Au contraire, elle injecte de l’humour dans ses dialogues, une certaine forme de légèreté dans son écriture, mais quand il faut aussi montrer clairement la générosité et le dévouement de cette maman, la narration le fait subtilement passer. Avec de longs travellings, elle filme son héroïne faire et refaire chaque matin le même long trajet pour aller gagner sa vie, comme un rituel répétitif et harassant. Sans misérabilisme, elle s’attache aussi aux personnages « secondaires »: le fils en prison qu’il faut persuader de rester positif, la fille mère célibataire en manque de situation professionnelle stable, la dame âgée fan de Frédéric François dont Nora s’occupe et avec qui elle a noué une belle relation de confiance.

Actrice non professionnelle, Halima Benhamed, est hyper touchante dans sa composition pleine de vérité, à tel point qu’on la croirait la protagoniste d’un documentaire. Elle illumine de sa présence cette chronique sociale plus tendre qu’elle n’y paraît. On ne peut nier l’influence de Kechiche dans le style de la jeune actrice réalisatrice, dans les séquences de groupe notamment où la tchache et le langage fleuri des cités fuse de toutes parts, donnant de la vie à un sujet dur en soi. Un joli film à découvrir et qui fut présenté dans la section Un certain Regard à Cannes, l’an dernier.

ANNEE DE PRODUCTION 2021.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Deuxième opus de Hafsia Herzi, tendre et proche de l'univers de Kechiche. Pas de mélo gratuit. Halima Benhamed est formidable.

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