KIKA

Kika, jolie maquilleuse professionnelle, aime Ramon, un beau jeune homme qu’elle a miraculeusement « ranimé » alors qu’il était déclaré mort. Elle le trompe pourtant avec Nicholas,  le propre beau père de Ramon. Il y a aussi Juana, la bonne de Kika, dont le frère Pablo est un acteur porno sorti récemment de prison. Tout ce petit monde est filmé par Andréa La Balafrée, une journaliste choc pour une émission de TV en direct intitulée « Le Pire du jour »…

Après le fantastique Talons Aiguilles, Pedro Almodovar, sacré réalisateur star et en vogue depuis les années 80, renoue avec la comédie dénuée de mélodrame et son Kika assume fièrement ses outrances et son récit « éclaté ». Certes, tout gravite autour de l’héroïne titre, mais tous les personnages qu’elle croise ont chacun leur importance et nourrissent un scénario inégal où l’on sent qu’Almodovar ne maitrise pas complètement ses enjeux. D’où une accumulation de séquences certes rigolotes, mais manquant finalement d’unité. Sans parler du rythme, pas vraiment au point non plus! Heureusement, on retrouve dans la mise en scène l’excentricité, l’aspect très coloré de l’ensemble, et les costumes ont été créé par Jean Paul Gaultier, tout à fait à l’aise dans cet univers farfelu et dévergondé. Là où la narration semble la plus « travaillée » c’est sur la dénonciation des dérives de la « télé poubelle », de ces émissions sensationnalistes uniquement intéressées par l’Audimat et titillant le voyeurisme du public. Dommage que le réalisateur espagnol se complaise dans une deuxième partie sur un viol qu’il essaie de rendre « comique » (Kika tapant la discute avec son agresseur), mais il banalise surtout un acte odieux et a du mal à rendre cette très longue séquence aussi décalée qu’il le voudrait.

Le film perd ensuite de sa drôlerie pour tomber dans une intrigue plus policière, tordue et peu convaincante. Almodovar paraît coincé, le cul entre deux chaises, ne parvenant pas à se décider quelle orientation donner à son métrage (d’ailleurs Kika elle même avoue dans une réplique finale qu’elle a grandement besoin d’être orientée!). Niveau casting, il fait appel à la peu connue (et hélas prématurément disparue) Véronica Forqué, une pétulante actrice ibérique au tempérament explosif et qui tient le rôle de Kika avec ardeur. Peter Coyotte rentre dans la peau d’un homme trouble, ambigu avec perspicacité, tandis que Victoria Abril se contente du troisième rôle, affublée de tenues invraisemblables et oscillant entre le cynisme et l’antipathie, prête à tout pour décrocher un scoop. Ni ratage total, ni réussite non plus, Kika ne restera pas en tout cas dans les sommets de son auteur que l’on a connu plus inspiré avant et après.

ANNEE DE PRODUCTION 1994.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Une comédie noire où Almodovar semble mal agencer ses idées et son rythme s'en ressent. Des choses positives, mais décevant dans son ensemble. Casting sympa dont Victoria Abril, pour la 4e et dernière fois, chez son réalisateur fétiche.

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