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LA LIGNE DE DEMARCATION

En 1941, la France est coupée en deux: la zone libre et la zone occupée. Dans un village du Jura, un officier de l’armée française, Pierre, comte de Damville, prisonnier de guerre blessé et libéré par les Allemands, revient auprès de sa femme, Mary, une anglaise.

Vingt ans après la fin de la guerre, Claude Chabrol se penche sur le sujet de l’Occupation Allemande, à travers cette oeuvre de commande, où il tente d’insuffler son style. La Ligne de Démarcation décrit une mosaïque de gens représentatifs d’un village, situé près de la frontière artificielle coupant la France en deux: certains pactisent à leur manière avec l’ennemi, d’autres choisissent la Résistance et aident des soldats blessés traqués par les Nazis à quitter le territoire, et puis les autres… qui se contentent de rester neutres par lâcheté, peur ou simplement pour ne pas prendre parti. Le scénario comporte des stéréotypes bien connus, souffre d’un certain manichéisme et rappelle dans l’esprit et avec moins de réussite l’ambiance du Corbeau de Clouzot. Chabrol peut à sa guise tracer une peinture acide de la province et de ses habitants rongés par l’hypocrisie et la mesquinerie, sans toutefois atteindre le regard aiguisé qu’il posera sur le même thème dans ses oeuvres policières futures. Le film est toutefois loin d’être inintéressant, il recèle quelques séquences à retenir comme celles de ce long plan fixe d’un groupe de gens avançant vers la caméra,  et dont on comprend au fur et à mesure qu’il s’agit d’une arrestation de juifs par des représentants de la Gestapo. Ou comme ce final étonnant dans lequel les habitants réunis entonnent une Marseillaise pour marquer leur patriotisme, alors que la caméra se fige sur un drapeau SS.

Chabrol apporte son propre témoignage sur cette période troublée, certes sans son habituelle ironie, mais signe une oeuvre somme toute  respectable. Son défilé de vedettes nous incite aussi à l’indulgence sur notre ressenti global: il dirige Jean Seberg en comtesse humaniste, Maurice Ronet en officier résigné (jusqu’à un certain point), mais aussi Daniel Gélin, Stéphane Audran, Jacques Perrin, Mario David, Noel Roquevert, Jean Yanne, et beaucoup d’autres. Peut être que Chabrol demeure trop timoré dans ses intentions et le récit, suite de fait divers assemblés les uns aux autres, manque de mordant. Cette Ligne de Démarcation fait sortir l’auteur de Landru de sa zone de confort et l’on sent bien que la chronique de guerre ne lui va pas comme un gant.

ANNEE DE PRODUCTION 1966.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Chabrol troque le genre policier pour relater l'Occupation Allemande en province. Pas assez percutant pour être inoubliable, malgré des scènes notables. Bon casting mené par Jean Seberg et Maurice Ronet.

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