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LA NUIT DE L’IGUANE

Shannon, pasteur défroqué et tourmenté, lutte avec ses scrupules religieux, ses problèmes d’alcool, et son désir de trouver le respect de lui même. Il officie comme guide touristique pour un groupe de vieilles dames et leur fait découvrir Puerto Vallerta, au coeur du Mexique. Celles ci sont accompagnées d’une jeune nymphomane qui le poursuit de ses assiduités. Le groupe débarque alors dans l’auberge de Maxine Faulk, une veuve d’âge mûr que connait bien Shannon…

La Nuit de l’Iguane, tiré de la pièce éponyme signée Tennessee Williams, a tellement séduit le réalisateur américain John Huston qu’après avoir déjà traité des passions vives et des personnages psychiquement à la dérive dans Les Désaxés, il s’est attelé à l’adaptation de cette histoire certes théâtrale et très écrite pour en tirer un psychodrame de cinéma. Très attiré par les pulsions humaines, la complexité des rapports hommes/femmes, il trouve là un matériau idéal: cette histoire d’un pasteur tiraillé par le doute, la chair, l’alcool s’accrochant comme un noyé à sa croix et entouré  de dames à la libido affirmée est du pur Williams. Le film tient énormément aux dialogues et aux joutes fiévreuses (par instants, on frôle l’excès de bavardages), Huston orchestrant les frustrations de ses protagonistes, les tentations charnelles, sous le lourd soleil du Mexique, au milieu d’une nature luxuriante infestée des fameux iguanes du titre. Le décor quasi unique de l’auberge en bord de plage symbolise l’impasse dans laquelle se trouve chacun (Shannon dans son avenir bouché, Maxine la tenancière du lieu, récemment veuve et pratiquant le sexe avec des jeunes « boys » qui pourraient être ses fils, la vieille fille Hannah Jelkes toute entière dévouée à son grand père poète presque centenaire, et enfin Charlotte la jolie nymphette aguicheuse attirée par des hommes beaucoup plus âgés qu’elle). Huston fait le descriptif de ces êtres assez perdus, tentant d’obtenir de l’amour avec la plus grande maladresse.

Pour incarner ces personnages névrosés, il fallait une distribution à la hauteur et Huston ne s’est pas privé de réunir Richard Burton, remarquable en prêtre défroqué, Deborah Kerr parfaite en quadragénaire célibataire, Sue Lyon deux ans après Lolita dans un rôle finalement assez proche, et enfin Ava Gardner, magnifique en patronne fatiguée et pourtant toujours pleine de désirs: sûrement d’ailleurs son dernier vrai beau rôle avant de cachetonner dans des productions indignes d’elle par la suite. On a le sentiment que tout ce beau monde joue de façon un peu « outrancière », mais il s’agit de filmer (sans la montrer explicitement) la sexualité sous toutes ses formes et Huston leur a certainement demandé d’en rajouter une couche. Car au fond, La Nuit de l’Iguane est aussi important dans ses non dits que dans les mots très forts écrits par Tennessee Williams.

ANNEE DE PRODUCTION 1964.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Du cinéma américain d'auteur à double titre! Par les mots de Tennessee Williams d'abord , par la mise en scène fiévreuse de John Huston. Sans compter un casting de folie: Burton, Kerr, Gardner emprisonnés dans leurs névroses respectives.

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