Beth vient tout récemment de perdre son mari, qui s’est suicidé brutalement. Elle vit désormais dans la maison qu’il avait construite pour eux, tout près d’un lac. Beth commence à avoir des visions d’une étrange présence. Elle découvre peu à peu les secrets enfouis de son défunt époux…
Il n’y a sûrement rien de plus dur que de réussir à renouveler le genre fantastique, tant il est balisé par des codes préconçus, qu’il garde toujours l’objectif de faire peur et aussi d’étonner. Le réalisateur David Bruckner vient de l’apprendre à ses dépens. Son récit de deuil brutal démarre correctement, en installant une ambiance suffisamment trouble pour intriguer, plaçant en son centre une héroïne fracassée de douleur par la perte de son mari. Immanquablement, les phénomènes paranormaux ne tardent pas à survenir, le quotidien (et surtout les nuits) de la jeune femme se retrouvent hantés par quelque chose d’indéfinissable. Alors que le script nous embarque vers du surnaturel un peu « classique », un virage s’opère vers un thriller paranoïaque plutôt confus et un tantinet fumeux. Non pas que l’on s’ennuie, mais on a la désagréable impression d’avoir déjà vu ça maintes fois dans le passé et traité avec autrement plus de style.
Puis, au fil des séquences, l’intérêt s’émousse, tel une baudruche qui se dégonfle et le dernier tiers frise carrément le ridicule, tentant de justifier son histoire de fantômes par des subterfuges lourds et peu convaincants. Bruckner peut toujours insinuer qu’il a eu l’ambition de faire un film sur les ravages du deuil, mais si c’est bien le cas, force est de constater qu’il se vautre en beauté. Le jeu très poussif et peu nuancé de Rebecca Hall, une actrice anglaise sans grand relief, ne permet pas de rehausser le niveau relativement bas de ce film dispensable.
ANNEE DE PRODUCTION 2021.