LA RESIDENCE

Au début du siècle, Madame Fourneau dirige d’une main de fer une maison de redressement pour jeunes filles, dans le Sud de la France. Bientôt des événements étranges surviennent et des pensionnaires disparaissent sans laisser de traces…

S’il fallait chercher un héritier digne de ce nom au giallo italien et notamment au fameux Suspiria de Dario Argento, il faudrait sans nul doute se tourner vers l’émergence du cinéma fantastique espagnol de la fin des années 60. Avec un réalisateur du nom de Narcisso Serrador, surtout demeuré marquant par la signature de deux oeuvres notables: Les Révoltés de l’an 2000 et cette Résidence. Avec une mise en scène habile lorgnant vers le genre épouvante, Serrador propose un film peu sanglant, qui privilégie l’ambiance morbide et inquiétante d’une maison de redressement, rappelant en plus lugubre celle de Jeunes filles en uniforme. Evoquant des thèmes troubles et audacieux pour l’époque tels que le lesbianisme larvé, les frustrations sexuelles, ou les perversions en tous genres (voyeurisme, sadomasochisme) La Résidence ne se borne pas à être un catalogue attirant de vices gratuits, il élabore une véritable intrigue avec des personnages peu reluisants, comme cette tenancière sadique vouant en prime un amour quasi incestueux à son fils adolescent. Quelques séquences se rapprochent d’un slasher, bien que le gore soit quasi absent et les meurtres peu stylisés. Serrador se régale surtout à faire peur avec des riens, des plans obscurs, des effets minimalistes et toutefois efficaces.

Pour camper la femme autoritaire qu’est cette directrice d’établissement, le cinéaste ibérique s’est justement adressé à l’actrice Lilli Palmer, belle mais aux traits durs, qui jouait déjà dans un registre plus doux dans Jeunes filles en uniforme, auprès de la toute jeune Romy Schneider. Serrador s’inspire à la fois des films de prison où le huis clos accentue la paranoïa et l’effroi, ajoute une pincée de sel à la Bunûel et réalise, mine de rien, une oeuvre de cinéma Bis à la tenue plus que respectable. A tel point qu’il faut absolument réévaluer cette Résidence, condamnée depuis trop longtemps à un oubli injuste.

ANNEE DE PRODUCTION 1969.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Un film trop méconnu qui met en lumière le talent de Serrador dans le genre fantastique. Un film d'ambiance aussi, avec Lilli Palmer en marâtre antipathique et inquiétante.

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