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LA VIE ET RIEN D’AUTRE

En Novembre 1920, deux ans après la fin de la première guerre mondiale, le major Delaplane a une sombre mission à accomplir: compter les cadavres laissés sur les champs de bataille et déterminer leur identité. Alors qu’il fait son devoir, il rencontre Irène, une femme cherchant son mari disparu et faisant probablement parti des victimes de la boucherie… Il commence à ressentir une attirance pour elle.

Bâti sur un remarquable scénario de Jean Cosmos, cette fresque historique passionnante est entre les mains de Bertrand Tavernier à la caméra et autant dire que le cinéaste, féru d’Histoire, met tout son talent de conteur pour restituer cette période méconnue de notre pays: celle qui suivit la terrible guerre de 14/18, quand la reconstruction était encore compliquée, que des familles entières cherchaient à retrouver leurs fils ou leurs maris, disparus au front ou juste à récupérer leur corps, afin de leur offrir une sépulture décente. Le réalisateur de Coup de Torchon montre admirablement les conséquences et l’absurdité de ces combats, à l’aide d’une reconstitution de grande qualité, utilisant un propos intelligent et très documenté. Il pointe du doigt le commerce cynique des monuments historiques (censés honorer les morts), l’utilisation méprisante des troupes coloniales, écorche les pouvoirs en place, bref ne se borne pas à livrer un film de guerre de plus. En point d’orgue, il raconte aussi une histoire d’amour émouvante, portée par des acteurs au sommet de leur Art.

Philippe Noiret, impérial commandant d’armée, trouve là un de ses plus magnifiques rôles et a obtenu le César du meilleur Acteur pour l’occasion. Sabine Azéma, que Tavernier redirige cinq ans après Un Dimanche à la Campagne, passe de l’état agressif et froid à la passion dévorante avec un naturel confondant. Leur duo, étonnant sur le papier, fonctionne idéalement. Dans les nombreux seconds rôles, personne ne fait défaut et se fond dans le moule, chacun fortement aidé par des répliques percutantes. Ce type d’oeuvre a tendance à rapidement tomber dans l’académisme pesant et ennuyeux, mais Tavernier a su contourner ce piège et réalise ainsi un de ses plus beaux films.

ANNEE DE PRODUCTION 1989.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Tavernier à son meilleur pour cette fresque intelligente et instructive. Le tandem Noiret/Azéma formidablement émouvant.

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