LA VOYAGEUSE

Iris a récemment débarqué à Séoul. Pour faire face à ses difficultés financières, cette femme, qui semble venir de nulle part, enseigne le français à deux sud-coréennes avec une méthode bien à elle.

Après Another Country en 2012 et La Caméra de Claire en 2018, ce troisième opus marque les retrouvailles du cinéaste coréen Hong Sangsoo et de  l’actrice française Isabelle Huppert. Qui visiblement l’inspire énormément. En tout cas pour la filmer encore et encore. Cette fois, il la plonge dans un milieu urbain, en plein Séoul, rencontrant différentes personnes, à qui elle dispense des cours de français avec une technique des plus minimalistes: écrire quelques bribes d’émotions sur un bout de papier et le relire plusieurs fois pour s’en « imprégner ». Bon… Le scénario tient juste sur ce confetti de pitch! Comme à son habitude, SangSoo n’accorde de prime abord aucune espèce d’importance à une histoire structurée: il préfère placer sa caméra et observer la vie se dérouler ou surgir… Pourquoi pas? Il accumule donc les plans fixes, les dialogues improvisés (parfois c’est un peu embarrassant), les rares mouvements de cadre et suit des conversations souvent « anodines ». Qui est cette femme au fond? On n’en apprend très peu sur elle! Une française expatriée et vivotant grâce à ce travail précaire? Une « profiteuse » se faisant accueillir et héberger en offrant juste son amabilité? Une retraitée aventurière faisant mystère de ses intentions? Le film n’apporte pas de réponses claires et distille une sensation de fugacité tout du long. Prétendre qu’on s’y ennuie serait sans doute trop sévère, mais honnêtement sans Huppert en vedette, serait on aussi patient et indulgent?

Car Isabelle suit sa route indécise, imprécise, marchant à sa guise, avec une nonchalance certaine et livrant à Hong SangSoo sa simplicité, sa silhouette gracile, par instants son rire de petite fille espiègle. La Voyageuse nourrit peut être au fond l’ambition de ressembler à un poème écrit en plusieurs langues (coréen, anglais, français) dont le sens échapperait à tous finalement. Comme perdu dans une traduction impossible. Trop dépouillé pour émouvoir ou surprendre, le film s’apparente à une brise légère, un peu enveloppante, si tôt passée si tôt oubliée.

ANNEE DE PRODUCTION 2025.

 

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Pas de scénario ou presque, des scènes de la vie quotidienne, des notes de musique et des poèmes écrits sur des murs. Hong Sangsoo poursuit son chemin avec son style ultra évanescent. Huppert nous retient d'abdiquer.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Latest articles

Pas de scénario ou presque, des scènes de la vie quotidienne, des notes de musique et des poèmes écrits sur des murs. Hong Sangsoo poursuit son chemin avec son style ultra évanescent. Huppert nous retient d'abdiquer. LA VOYAGEUSE