LE DERNIER EMPEREUR

Pékin, 1908. Pu Yi, u enfant de trois ans, est enlevé à sa mère pour être conduit à la Cité Interdite. A la mort de l’impératrice Douairière, l’enfant est proclamé empereur de Chine. Ainsi début l’incroyable destin de Pu Yi qui va connaitre le luxe, le pouvoir absolu et l’argent, mais aussi l’isolement, la solitude, avant que la Chine ne sombre dans la Révolution, puis la guerre…

Le Bernardo Bertolucci des décennies 60 et 70 entame avec Le Dernier Empereur une deuxième phase dans son cinéma, plus porté sur le spectacle, la fresque, et le gigantisme. L’auteur du Conformiste cède en effet au sirènes de l’académisme et signe une superproduction au budget colossal pour raconter la vie de Pu Yi, l’empereur sans famille, sans palais, sans Empire, devenu un souverain prisonnier, accusé de collaboration avec le Japon, manipulé à des fins politiques et finissant son existence comme simple travailleur jardinier. Admettons que cet académisme comporte de biens beaux atours, notamment la photographie somptueuse de Vittorio Storaro, maître en la matière, donnant à cette fresque colorée une esthétique admirable. L’agencement du récit, plus classique, part de l’enfance jusqu’à la mort du héros, dans une linéarité seulement chamboulée par de fréquents flash backs. Bertolucci semble fasciné par le drame intime de ce grand homme devenu quasiment anonyme, pris dans les tourments de l’Histoire, victime du déracinement et de la fatalité. La partie « politique » du métrage souffre par moments d’un didactisme un peu appuyé, Bertolucci craignant sans doute que le public occidental soit quelque peu perdu dans les multiples rebondissements. Autre point faiblard: les personnages secondaires ne sont pas suffisamment approfondis, à l’exception de son précepteur Reginald Johnston avec qui Pu Yi noue une relation presque filial. L’itinéraire intérieur et la recherche d’identité constituaient déjà les thèmes de ses anciens classiques que sont Le Dernier Tango à Paris ou La Tragédie d’un Homme ridicule.

L’acteur sino américain John Lone avait débuté dans L’Année du Dragon et obtient le rôle titre (assez écrasant) de ce film historique et l’incarne avec une belle conviction. La suite de sa carrière sera hélas décevante. Peter O’Toole, inoubliable interprète de Lawrence d’Arabie, campe Reginald Johnston: une participation relativement mineure comparé à son statut, bien qu’essentielle pour l’intrigue. Enfin, Joan Chen joue Elisabeth, la première épouse de l’empereur, aussi jolie que convaincante actrice chinoise. Projet ambitieux couronné par 9 Oscars (dont celui du meilleur film et meilleur réalisateur) et d’un César du meilleur film étranger, Le Dernier Empereur renoue avec le lyrisme de 1900 et annonce clairement les futures oeuvres du cinéaste italien comme Un Thé Au Sahara ou Little Buddha.

ANNEE DE PRODUCTION 1987.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Une fresque grandiose autour de Pu Yi, ultime empereur chinois. Bertolucci conte ce destin en ajoutant une touche intimiste et les images de Storaro ont fait date. Une bardée de prix ont couronné cette entreprise ambitieuse.

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