LES CHIENS

Henri Ferret, un jeune médecin, vient s’installer dans une banlieue parisienne, en apparence tranquille. Bien vite, il reçoit en consultation des patients blessés par des morsures  de chiens. Des chiens de garde que les habitants ont acheté à un éleveur charismatique, dans le but de se « protéger » des agressions nocturnes…

Alain Jessua, réalisateur français, est de ceux qui tournent rarement, mais quasiment toujours avec une vision claire de son sujet et une méthode d’écriture originale: des films comme Jeu Massacre ou Traitement de choc allient divertissement et réflexion et offrent des résultats étonnants. Avec Les Chiens, c’est à nouveau le cas. Jessua compose un film captivant (mais effrayant aussi), sorte de fable apocalyptique, dans lequel les chiens sont devenus des machines à tuer, dressés par une communauté d’hommes extrémistes et violents. En visionnaire avisé, le cinéaste pointe du doigt les dérives sectaires des courants d’extrême droite en train de fleurir dans notre pays, dénonce une frange de la population tentée par l’autodéfense, conduite par la haine et animé par un racisme ordinaire. Ces chiens se veulent donc féroces et dangereux, mais sont instrumentalisés par la main de l’homme et Jessua place le curseur entre fantastique et brûlot politique.

Il n’est pas interdit non plus d’y voir une parabole frappante sur la déshumanisation de notre société: la terreur venant directement des comportements déviants d’hommes et de femmes, prenant pour prétexte l’insécurité et l’impuissance de la police à la résoudre, pour satisfaire leurs propres désirs sanguinaires. La distribution aussi obtient notre plein enthousiasme: Victor Lanoux joue avec conviction ce médecin révulsé par la violence, Nicole Calfan ambigüe dans un emploi de victime bourreau, et Gérard Depardieu parfait en éleveur canin inquiétant. Et dans un tout petit rôle d’à peine quelques minutes, une grande et belle actrice fait ses premières armes: Fanny Ardant, avant sa rencontre décisive avec Truffaut. Une oeuvre à voir et revoir urgemment.

ANNEE DE PRODUCTION 1979.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Fable visionnaire, drame fantastique et réflexion sur le comportement humain. Jessua frappe fort. Aidé par un casting solide.

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