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LES OISEAUX VONT MOURIR AU PEROU

Adriana, une jeune et belle blonde, se trouve au Pérou avec son mari plus vieux qu’elle et impuissant et accompagnés de leur chauffeur, Ramon. Après une expérience érotique avec plusieurs hommes masqués lors d’un carnaval local, Adriana se retrouve au petit matin, lascive, sur une plage de sable fin. Elle prend conscience de sa « maladie incurable »: la nymphomanie. Elle trouve refuge chez Madame Fernande, une maison close, où elle cède de nouveau à ses pulsions…

Autant Romain Gary fut incontestablement un grand écrivain (La Vie devant soi, La Promesse de l’Aube), autant lorsqu’il eu la mauvaise idée de s’improviser cinéaste pour adapter ses romans, il aurait sans doute dû y réfléchir à deux fois! Justement pour son baptême derrière la caméra, il décida de prendre une de ses courtes nouvelles et d’en faire un écrin « idéal » pour son épouse à la ville, l’actrice américaine adorable Jean Seberg. Sauf que cette histoire d’une nymphomane frigide (non non ce n’est pas paradoxal selon Gary!) fuyant son mari sadomasochiste et passablement impuissant et accompagné d’un chauffeur bien décidé à la buter n’allait trouver aucun salut une fois porté à l’écran. La nature délicate du propos, à l’aube d’une Révolution sexuelle encore balbutiante, cadrait mal avec la censure qui s’empressa d’interdire le film et il fut même classé X par la Motion Picture Association en Amérique: aujourd’hui on se demande bien pourquoi! L’érotisme y est plus que froid, sans nudité exposée, le sexe triste comme tout et même la fameuse séquence d’ouverture où l’héroïne se donne à plusieurs hommes masqués sur une plage jonchée de cormorans morts semble d’une sagesse inouie avec le recul! Rien ne fonctionne dans ce mauvais drame: ni les dialogues impossibles, ni la réalisation maniérée et presque expérimentale de Gary, ni le scénario d’un ennui profond.

Outre que le film ne constitue jamais une description exacte ou seulement « approchante » de la nymphomanie, Les Oiseaux vont mourir au Pérou souffre d’un irrémédiable défaut: la complaisance obscène avec laquelle l’auteur filme sa muse, Jean Seberg donc! Belle comme jamais, cadrée en gros plans sans point de vue réellement objectif, elle mime l’extase et la culpabilité à la fois par des mimiques sonnant faux et ne rendant jamais justice à son talent d’interprète déjà remarqué dans le très beau Lillith notamment. Maurice Ronet se demande ce qu’il fabrique là au juste, Pierre Brasseur en double assumé de Gary (par la ressemblance, l’âge et la diction) cabotine un max, et enfin Danielle Darrieux en tenancière de bordel semble égarée et dépourvu de conviction. Un comble avec une distribution pareille de se planter à ce point! Les Oiseaux vont mourir au Pérou (beau titre), invisible quasiment depuis sa sortie: pas de quoi s’en étonner du tout!

ANNEE DE PROUCTION 1968.

 

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Premier des deux films de Romain Gary: raté dans les grandes largeurs et exposant Jean Seberg de manière malsaine sans la magnifier. Catastrophique et à oublier!

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