AccueilCritiquesDrameL'HOMME BLESSE

L’HOMME BLESSE

Alors qu’il tente de fuir le regard insistant d’un inconnu dans une gare, Henri assiste au passage à tabac brutal d’un homme pour lequel il éprouve immédiatement une irrésistible attirance. Celui qui frappe s’appelle Jean et va embrasser Henri sur la bouche, scellant ainsi son destin. Il va devenir l’ombre de ce Jean, insaisissable, fuyant, n’ayant de cesse de le faire souffrir…

Après des années fructueuses au théâtre et deux films intéressants, mais inaboutis (La Chair de l’Orchidée et Judith Therpauve), Patrice Chéreau impose son style dans le cinéma français. Sortant des conventions et ne craignant pas de proposer un film sombre, radical et pessimiste, il suit l’itinéraire malheureuse d’un jeune homme, novice face à la vie, encore incertain dans ses désirs, et le plonge à la fois dans la découverte brutale de son homosexualité et dans l’apprentissage de la souffrance amoureuse. Dans des décors glauques (la gare d’Austerlitz, des toilettes publiques, des appartements sinistres) et sur les images brutes de Renato Berta, Chéreau livre un sujet difficile, d’après un scénario d’Hervé Guibert, filmant en toute liberté et presque avec un sentiment d’urgence absolue des personnages tristes, happés par leur destinée. L’homme blessé ne se résume pas à l’homosexualité (même si à cette époque, très peu de cinéastes en parlaient), il raconte l’histoire d’une perdition, d’un échec, et présente un triangle de séduction, de répulsion et de dépendance.

Violence des rapports, absence de tendresse, abîmes insondables de la nuit et de la ville, cette oeuvre envoûte et intrigue, alors qu’elle ne fait rien pour se rendre attachante. Patrice Chéreau s’y entend comme personne à décrire les passions vives et les amours mortifères, comme il le fera plus tard dans Ceux qui m’aiment prendront le train et surtout sa Reine Margot. La stupéfiante révélation de Jean Hugues Anglade hisse le film à un niveau supérieur, sa figure livide et ses yeux hagards nous hantent bien après le mot FIN. Quant aux autres comédiens, ils sont tous dirigés avec une précision chirurgicale, comme Roland Bertin en docteur pervers, Vittorio Mezzogiorno en « ange » noir (doublé par Depardieu et ça, c’est un peu gênant) ou une participation de Claude Berri en client libidineux. Le film a sans doute un peu subi la pâtine du temps, mais conserve l’aspect sulfureux qu’il revendiquait déjà à l’époque.

ANNEE DE PRODUCTION 1983.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Chéreau entraine Anglade (superbe révélation) dans l'enfer de la passion homosexuelle. Glauque à souhait.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Latest articles

Chéreau entraine Anglade (superbe révélation) dans l'enfer de la passion homosexuelle. Glauque à souhait. L'HOMME BLESSE