France, la quarantaine et trois enfants à charge, vient d’être licenciée à Dunkerque. Elle devient alors femme de ménage à Paris chez un trader, Steve. Elle se voit proposer par ce dernier de faire aussi la baby sitter pour son jeune fils dont il n’a pas le temps de s’occuper. France gagne du coup pas mal d’argent, jusqu’au jour où elle découvre que Steve est à l’origine de la faillite de son entreprise…
Cinéaste régulier dans ses productions et souvent adoubé par le public (Un Air de Famille, Paris, Ni Pour Ni Contre), Cédric Klapisch s’attaque à la comédie sociale en posant un regard sur le monde moderne, entre ultra capitalisme, seuil de pauvreté chez certains, richesse indécente chez d’autres, et surtout ose mélanger deux univers qui ne devraient jamais se rencontrer. C’est à la fois la faiblesse et la force de Ma Part du Gâteau. Sa force parce que son récit peut allier humour, satire, et réflexion acide sur les agissements sans scrupules des traders (quelques séquences de la première partie trouvent même la tonalité qu’il faut pour amuser). Sa faiblesse parce que Klapisch cède ensuite à la caricature appuyée (la femme de ménage au grand coeur et forcément rebelle, le méchant trader imbuvable) et dès lors, le scénario empile les clichés les plus éculés. Quant aux vingt dernières minutes, elles opèrent un virage à 180° pas très heureux pour aboutir à une fable anticapitaliste poussive: les intentions sans doute sincères ne sont ni drôles ni percutantes. Le fait que le couple soit antagoniste ne dérange pas outre mesure pour la crédibilité, tant que le récit garde une certaine subtilité, après trop c’est trop!
Ma Part du Gâteau convainc donc moyennement, mais se voit secouru par le tandem Gilles Lellouche/Karin Viard. Lui, bien dans son personnage d’homme d’affaires pourri par l’argent. Elle, pas si naïve qu’elle en a l’air et découvrant l’envers d’un décor à priori séduisant. Avec son tempérament comique, l’actrice nous gratifie de quelques savoureux moments. Dommage qu’en voulant dénoncer les conséquences désastreuses de la spéculation dans une France en crise, l’auteur du Péril Jeune singe un peu trop Ken Loach et ne parvient, au lieu de nous émouvoir, qu’à livrer un film bien trop démonstratif.
ANNEE DE PRODUCTION 2011.