AccueilCritiquesFantastiqueNOSFERATU, FANTOME DE LA NUIT

NOSFERATU, FANTOME DE LA NUIT

Au XIXe siècle, Jonathan Harker est envoyé d’Allemagne dans les Carpathes afin de négocier la vente d’une maison qu’un certain Conte Dracula veut acquérir. Arrivé à son château, Harker comprend très vite que ce dernier est un vampire. Il tombera sous sa coupe. Dracula se rend ensuite en Allemagne en compagnie d’un régiment de rats pour apporter la peste. Lucy, la femme de Harker, court un danger car elle attise la convoitise du conte sanguinaire…

Grand admirateur du cinéma expressionniste allemand et de Murnau en particulier, le cinéaste Werner Herzog lui rend un hommage vibrant en réalisant un remake en couleurs de son fameux Nosferatu. Très stylisé, le film baigne dans une atmosphère macabre à souhait et Herzog prend le parti d’un rythme extrêmement lent, de plans contemplatifs d’une étrange beauté, d’un fantastique mêlé à du romantisme. Cette nouvelle vision du roman de Bram Stoker charrie une peur viscérale constante, aidé par les couleurs que Murnau n’avait pas utilisé en 1922, le tout sur les musiques envoutantes de Wagner et Gounod. Baroque et lugubre en même temps, cette relecture symboliste (l’invasion des rats dans la ville faisant penser à la montée du nazisme, le cri déchirant de Lucy rappelant le tableau de Munch « Le Cri« ) montre cette fois un vampire souffrant terriblement d’être condamné à l’éternité et qui rêverait d’une mort définitive. Nosferatu erre dans les limbes, voyage en bateau où il sème la peste, passe des Carpathes aux rues sinistres d’une Allemagne décomposée. Herzog ne s’est pas contenté de faire un simple « copié collé » de l’original, il y met de son style et rend ainsi cette version modernisée, bien qu’imparfaite.

Le teint blafard, les oreilles pointues, le crâne chauve, la gestuelle saccadée, Klaus Kinski offre un prodigieux Conte Dracula, grâce à son charisme si particulier et son implication, lui qui fut l’acteur fétiche d’Herzog, avec qui il entretenait des rapports de sadomasochisme dans la création de leurs oeuvres. Face à lui, Isabelle Adjani joue la victime apeurée, avec ses grands yeux exorbités dont elle se resservira de façon outrée dans l’horrible remake des Diaboliques. Avec son austère immobilisme et son esthétique glacée, ce Nosferatu ne viendra peut être pas hanter vos nuits, mais son imaginaire dense se loge malgré tout dans nos esprits une fois la projection terminée.

ANNEE DE PRODUCTION 1978.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Plus personnel que plagieur, ce remake de Herzog rend justice au roman de Bram Stoker, sans trahir la beauté du film de Murnau. Très lent, c'est une oeuvre qui se ressent. Kinski idéal en Dracula.

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