SAGAN

En 1958, Françoise Sagan n’a que 23 ans et publie un petit roman Bonjour Tristesse, qui fait un carton mondial et qui la propulse écrivain star. Elle gagne dans le même temps 8 millions de francs en jouant au casino et s’achète la maison de ses rêves en Normandie, où elle mène une vie dissolue et mouvementée, accompagné de ses amis, son frère, ses amants et parfois ses maitresses. Elle se marie un peu plus tard avec l’éditeur Guy Schoeller…

Parmi les biopics de personnalités de notre patrimoine, après Dalida, Claude François, Barbara et Edith Piaf, c’est au tour de la romancière Françoise Sagan d’être mise à l’honneur. La réalisatrice Diane Kurys est aux commandes et cherche à dresser le portrait le plus juste possible de cette figure littéraire incontournable. De ses débuts fracassants à ses frasques, de ses amitiés à ses amours bisexuelles, de sa notoriété à son processus de création, elle parcourt cette existence pleine de fougue, de bonheurs, d’excès et relate aussi les côtés sombres de cette femme libre, en avance sur son temps. Libre aussi de s’autodétruire dans son usage de la cocaïne, l’alcool, la fête: Sagan a brûlé sa vie, aimé, construit, donné (beaucoup trop) et reçu peu (hormis sa popularité). Kurys n’a que des bonnes intentions en écrivant son script, mais le reproche principal qu’on peut largement lui faire, c’est d’user d’un style scolaire et d’un manque de personnalité dans sa mise en scène. Grâce pourtant à son sens du lyrisme, elle arrive à injecter une émotion discrète à ce destin hors du commun, dépassant finalement l’académisme de l’ensemble. Grâce aussi à une reconstitution soignée des années 58 à 90, de la gloire à la chute, évitant un pathos trop important. Elle a d’ailleurs eu la bonne idée de reprendre des citations de Sagan elle même, éclairant au mieux ses états d’âmes.

Enfin, et ce n’est pas la moindre des qualités, elle a recours à un casting globalement  solide (Pierre Palmade, Guillaume Gallienne, Arielle Dombasle pour les seconds rôles) et deux actrices superbes se démarquent nettement du lot: Jeanne Balibar incarne Peggy Roche, la compagne de vie de Sagan pendant près de vingt ans: elle est irrésistiblement décalée et drôle! Et bien entendu dans le rôle titre, Sylvie Testud s’empare du personnage jusque dans ses moindres tics et mimiques, restituant son phrasé, sa voix basse, sa façon si particulière de ne pas « être totalement là », et c’est peu dire qu’elle est bluffante! Servi en outre par une BO aux notes très mélancoliques, ce biopic certes conventionnel touche au coeur, sans se forcer.

ANNEE DE PRODUCTION 2008.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Kurys manque de coffre pour ce sujet qui pourtant la passionne et qui est sauvée par une émotion réelle. Sylvie Testud formidable y est pour beaucoup.

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