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UN GRAND AMOUR DE BEETHOVEN

A Vienne, vers 1800, Ludwig Van Beethoven tombe amoureux de la jeune et jolie comtesse italienne à qui il donne des cours de musique. Un beau matin pourtant, le grand drame de sa vie survient: il est frappé peu à peu de surdité…

Surtout prolifique au temps du muet, le réalisateur français Abel Gance, auteur bien connu du J’accuse d’après Zola et d’un fastueux Napoléon (incompris à sa sortie), retrace ici la vie mouvementée du célèbre compositeur viennois en choisissant l’axe de la biographie romancée. Ainsi, il suit un script un peu « fourre tout » où il évoque à la fois les amours tumultueuses, les succès mondains, la solitude tourmentée et la déchéance du grand homme, en prenant des libertés sur ses relations affectives (notamment avec son neveu roublard Karl, et sa jeune amoureuse Thérèse, dont il n’est pas avéré qu’elle existât véritablement). Son biopic est un curieux mélange hybride, tantôt soigneusement élaboré dans le rapport entre l’image et le son (les passages concernant la surdité restant les plus forts), tantôt très empathique dans le style et le déroulement narratif. En outre, le drame romantique semble sans cesse ancré dans une nostalgie du muet dont l’influence est criante (très gros plans, expressionnisme à tout bout de champ, jeu d’acteurs « exagéré »), et Gance parait avoir oublié que le parlant occupe depuis sept ans déjà les écrans du monde entier. Fait paradoxal: le son fait partie des qualités certaines du métrage, et ce même si l’on entend que des bribes partielles des créations de Beethoven, dont sa plus fameuse Neuvième Symphonie. Gance parvient également à montrer que l’écoute intérieure et l’inspiration du maitre furent déterminantes pour surmonter sa terrible infirmité et ainsi ne pas basculer dans la folie.

Dans le rôle de Beethoven, l’immense Harry Baur s’empare du personnage et le dote d’une stature « énorme », imposante, délivrant une des ses plus belles compositions d’acteur. Abel Gance réussit mieux à tisser une peinture étonnante de l’homme, sans s’apesantir tant que ça sur l’artiste qu’il était. Du coup, ce manque d’informations tangibles dessert le propos et ne convainc qu’à moitié. De 1801 à 1827 (année de sa mort prématurée), les événements sont survolés sans subtilité et pour en apprendre davantage, le mieux est encore d’aller lire la fiche Wikipédia du compositeur. De plus, les partenaires féminines de Baur (Jany Holt et Annie Ducaux) croulent sous leur expérience théâtrale écrasante, passant assez mal l’épreuve du cinéma. Le film plaira essentiellement aux amateurs de mélos datés.

ANNEE DE PRODUCTION 1936.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Gance a du mal à rendre justice à la vie de Beethoven (hormis sur sa surdité bien évoquée), et traine des pieds dans un récit trop mince. Harry Baur donne toute sa mesure et le travail sur le son est à saluer.

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