Alice Tomaso, jeune orpheline de 20 ans, sort de prison pour vol de voitures en récidive. Sa mère lui a laissé entre temps une cassette dans laquelle elle lui explique qu’elle a aimé deux hommes dans sa vie mais qu’elle ignore lequel est son père. Alice part à la recherche de ce géniteur mystérieux et tombe sur un ex cascadeur sexagénaire et un ex braqueur de banques menant une vie désormais paisible de restaurateur. Alors qu’elle veut leur faire faire un test ADN, ils sont pris en chasse par la mafia russe qui sévit dans le coin…
Sur le papier, reformer le tandem mythique Delon/Belmondo pouvait être une idée assez séduisante et promesse de succès… à condition d’y ajouter des éléments contribuant à la bonne mise en oeuvre du projet. Patrice Leconte, alors récemment porté aux nues à juste titre par Ridicule, est aux commandes de cette comédie policière dont on sent rapidement les carences inexcusables! A commencer par un scénario inconsistant (le propos de la jeune fille obnubilée par ses origines et qui cherche son père passe encore, mais cet invraisemblable récit de mafia venant tout parasiter n’a strictement ni queue ni tête). Ensuite, la réalisation de Leconte, certainement trop « ébloui » ou intimidé par le fait de diriger les deux anciennes stars du box office, part à vau l’au dans une sorte d’esthétique télévisuelle franchement médiocre. Une Chance sur Deux dissémine pourtant ci et là quelques bribes de points positifs: notamment les clins d’oeil au passé cinématographique de Belmondo en guignolo (se retapant lui même une cascade faite 30 ans plus tôt), des notes de musique venus de Borsalino font sourire dans un élan mélancolique et surtout des allusions comiques se glissent dans les dialogues, restant hélas inférieurs aux attentes.
Leconte a voulu apporter une caution charme à son métrage et adjoindre une part féminine aux retrouvailles entre Delon et Belmondo et a choisi Vanessa Paradis pour les « arbitrer » dans leur probable paternité « commune ». Pour son quatrième rôle au cinéma, Vanessa joue surtout sur sa blondeur, son physique avantageux et tente de rendre son personnage d’orpheline paumée le plus crédible possible, malheureusement la tournure de l’intrigue en machin d’action « testostéroné » ne lui en laisse guère l’occasion. Le film fut sanctionné par un échec critique et public, sentant sûrement à des kilomètres la machine à fric. Dommage que ces deux monstres sacrés n’aient pas eu droit à autre chose qu’un pétard mouillé.
ANNEE DE PRODUCTION 1998.