VIOLETTE

Violette Leduc, née bâtarde au début du siècle dernier, se met à écrire des textes pendant la seconde guerre mondiale, tout en faisant du marché noir pour survivre. Après un mariage malheureux avec un homme peu attirée par elle du fait de son homosexualité cachée, elle rencontre Simone de Beauvoir, qu’elle admire et dont elle devient l’amie. Violette lui confie son premier roman, tombe amoureuse de Beauvoir qui ne partage pas ses sentiments, mais qui toute sa vie ne cessera de la soutenir, l’encourager à écrire encore et toujours sur ses émotions, ses chagrins, afin d’exorciser un mal être profond qui la ronge de l’intérieur…

Après le saisissant portrait de Séraphine, artiste peintre méconnue, le réalisateur français Martin Provost se penche sur une autre femme hors du commun qui fut célébrée tardivement: l’écrivaine Violette Leduc, auteure d’un roman aussi rugueux qu’inoubliable intitulé La Bâtarde. Le cinéaste met tout son talent et sa fougue d’évocation pour restituer au mieux cette figure singulière de la littérature: avant gardiste dans son style cru, intrépide, excessive, mal aimée et profondément névrosée. Constamment en besoin viscéral d’amour, Violette Leduc décrivait avec les mots ses plus impudiques pensées, ses plus inavouables désirs, ne faisait aucune concession quand il s’agissait de raconter son parcours chaotique d’enfant non désirée et privée de père. Provost explore la psyché et la condition féminine de l’après guerre, à une époque où la femme était mal (voire pas du tout) considérée dans une succession de séquences sèches et froides, débordantes pourtant d’énergie créatrice. Son film est certes classique sur la forme, mais ce biopic mélancolique va si loin dans la description de la souffrance humaine qu’il ne peut que bouleverser.

L’autre point crucial de Violette se situe dans le récit de cette complicité vécue entre ces deux femmes écrivains, passionnées et entières. Provost resserre sa narration sur leur lien particulier, amitié trouble ou amour non réciproque, durable tout au long de leur vie. Il faut absolument souligner la qualité exceptionnelle de l’interprétation générale, des seconds rôles (Catherine Hiegel, Jacques Bonnaffé, Olivier Gourmet, Olivier Py) jusqu’au tandem central composé de deux actrices en état de grâce: Emmanuelle Devos incarne avec une force rare le rôle titre face à une non moins formidable Sandrine Kiberlain, faisant de Simone de Beauvoir une de ses compositions les plus puissantes. Entre ténèbres et lumière retrouvée, ce très beau film pose un regard incandescent sur une femme à fleur de peau réellement fascinante.

ANNEE DE PRODUCTION 2013.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un biopic singulier sur une femme hors normes dans une époque troublée. Provost met toute sa passion dans son récit plus que dans sa mise en scène et dirige ses comédiennes au cordeau. Devos et Kiberlain impériales.

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