Ivan Locke sort du chantier de construction sur lequel il est contremaitre et rentre en voiture, pour rejoindre sa femme et ses deux enfants. Un coup de téléphone inattendu va pourtant remettre en cause le déroulé normal de sa soirée et compromettre sa vie bien établie d’homme bien sous tous rapports…
Scénariste anglais des Promesses de l’Ombre et de Dirty Pretty Things, Steven Knight a aussi des velléités de metteur en scène. Et a imaginé ce huis clos, se déroulant uniquement dans l’habitacle d’une voiture en marche, et roulant à vive allure sur une autoroute. Procédé pour le moins casse gueule, en tout cas un défi original et courageux à relever! Ses trois caméras mobiles numériques filment un homme à l’existence heureuse, perdre peu à peu ses acquis et sa situation dès l’instant où une information (que l’on ne spoilera pas ici) tombe dans les premières minutes du récit. Knight esquisse un portrait masculin en train de se fissurer, au point d’invoquer le fantôme de son père, avec qui il semble avoir un lourd contentieux. Locke tourne rapidement à l’exercice de style assez vain, faute à un manque de structure dans la narration, se bornant à n’offrir que des conversations téléphoniques entre le héros et sa femme, ses enfants, ses collaborateurs, etc… Et ce qui était une bonne idée de départ devient inévitablement rébarbatif.
Le film repose aussi beaucoup trop sur son acteur, seul à l’écran durant 1H20, et passant par toute une série d’émotions diverses: Tom Hardy, à la présence et au charisme indiscutables, accroche notre regard et presque tous les plans sont centrés sur son visage! Au détriment d’une histoire qui laisse perplexe, et qui plus grave encore, fait mine d’avancer… et en réalité, fait du sur place, ne nous transportant guère. Pour un scénariste de métier, Knight aurait dû mettre davantage de savoir faire dans son argument scénaristique trop cadenassé. Peut être que s’il avait osé une sortie de route, le film y aurait gagné en épaisseur et en tenue. Pas désagréable, mais peu surprenant finalement.
ANNEE DE PRODUCTION 2013.
